Upopi #45 : Les corps au cinéma

Le cinéma a fait, comme avant lui la photographie et ses dérivés (comme la chronophotographie d’Etienne Jules Marey), de la captation des corps l’un de ses premiers atouts. À ses débuts, le cinéma avait même des vocations scientifiques, au même titre que la radiographie, « née » également en 1895. Il n’était pas encore question de raconter des histoires ni de faire mouvoir devant l’objectif des comédien.nes, mais aujourd’hui, après plus d’un siècle de réalisations en tous genres, et de par le monde, remettons au centre de l’analyse cinématographique ce motif esthétique, politique et poétique essentiel : le corps.


Parce que Upopi permet au plus grand nombre d’apprendre par la pratique, quoi de plus évident que de vous proposer de redécouvrir le parcours pédagogique « Explorer le cinéma d’animation par le corps », où votre corps sera le terrain de jeu pour des exercices ludiques en lien avec des films d’animation. 

Animation toujours, avec le premier des deux courts métrages que nous vous proposons de voir dans ce numéro : Orgesticulanismus de Matthieu Labaye, où quand le cinéma permet au corps empêché de se libérer. Le film est ici accompagné de ressources pédagogiques. Le second court métrage à découvrir est 13 figures de Sarah Beauchesne au 71, rue Blanche de Véronique Aubouy et Christophe Boutin : vision poétique et spectaculaire des exploits d’une contorsionniste de métier. 

Analyser le corps au cinéma revient à ouvrir un vaste champ de possibilités. On commence avec un article inédit sur le motif de l’évanouissement au septième art, souvent source de scènes mythiques et importantes pour les scénarios en cours. Le corps est aussi un prisme tout aussi important pour voir ou revoir des films passés, plus ou moins contemporains, et qui ont entretenu les rapports de domination masculine dans la production cinématographique. Un nouvel article revient ainsi sur le corps des femmes au cinéma, et la manière dont ils peuvent être « objectifiés » sous le regard masculin. 

Le corps enfin, au cinéma, fascine autant qu’il peut étonner, émouvoir, ou faire peur. Dans Tropical Malady, Apichatpong Weerasethakul fait reposer l’étrangeté et la beauté de son film sur les corps de personnages humains ou non humains apparaissant à l’écran. Dans un grand nombre de films également, pour des effets souvent « fantastiques », le corps de protagonistes peut se métamorphoser sous nos yeux ; et cela donne un montage vidéo saisissant à regarder et analyser. 

Enfin, pour conclure, vous pouvez replonger dans une conférence de Jean-Marc Guénite intitulée « Le corps et ses utopies », ainsi que dans un tutoriel vidéo qui vous permettra, grâce à un bon logiciel de montage vidéo, de créer votre double


Le prochain numéro d’Upopi portera sur l’Enfance au cinéma. 


Ce numéro est publié en écho à la programmation du programme de courts métrages Corps sensibles dans le cadre de Lycéens et apprentis au cinéma en région Centre-Val de Loire.