Upopi #29 : L'art du portrait

L'Université populaire des images ne pouvait que s'intéresser à la question du portrait : elle est, littéralement, essentielle en ce qui concerne les arts plastiques et graphiques.

Si essentielle qu'on a éprouvé le besoin, en l'abordant, de repasser par une forme picturale elle-même fondamentale, et qui entretient des liens forts avec le portrait : l'icône, qu'un entretien avec Raphaëlle Ziadé, responsable du Département byzantin au Petit Palais, permet de découvrir ou de mieux connaître.

Mais quid du portrait dans cette forme en mouvement qu'est le cinéma, au-delà du « biopic » ? Réponse en trois temps : à propos de cinq portraits documentaires issus du cinéma français des cinquante dernières années ; d'un court métrage suisse de 2010, Kwa Heri Mandima ; d'un cinéaste, Miloš Forman, qui fit œuvre de portraitiste tout au long de sa filmographie. Par ailleurs, qu'en est-il de l'autoportrait filmé ?

Parmi toutes les parties du corps, le portrait s'attache particulièrement au visage : on s'intéresse donc aux masques numériques dans Z32, d'Avi Mograbi. Un portrait de groupe de jeunes danseurs de hip-hop, voici ce que propose un retour d'expérience à propos d'un atelier de réalisation et de programmation qui s'est déroulé à Blois. Enfin, un des « Métiers du cinéma » d'Upopi s'attache à une fonction sans laquelle, visuellement, il ne saurait y avoir de portrait cinématographique digne de ce nom : la direction de la photographie.

Quant au court métrage du moment, il retrace une journée ordinaire, mais intense tant physiquement que moralement, d'une jeune fille turque : c'est Sali (2016), de Ziya Demirel, portrait d'un personnage plus énigmatique qu'il ne paraît au premier abord.

Ce numéro d'Upopi fait écho au programme de courts métrages « Profils en courts » créé dans le cadre de « Lycéens et apprentis au cinéma » en région Centre-Val de Loire : à propos de chacun des films qui composent ce programme, des activités ludiques sont proposées ici.

Pendant le bouclage de ce numéro, le cinéma a perdu deux de ses plus fortes personnalités : le cinéaste Jonas Mekas, figure tutélaire du cinéma expérimental et lui-même portraitiste à ses heures (cf. par exemple ses films He stands in a desert counting the seconds of his life et Birth of a Nation), évoqué dans plusieurs frises chronologiques d'Upopi dont celles sur le cinéma expérimental, sur les manifestes cinématographiques et sur l'écran à la première personne ; le musicien Michel Legrand, dont on peut entendre quelques-unes des mélodies dans deux montages vidéo d'Upopi, l'un sur Peau d'âne et l'autre sur Les Demoiselles de Rochefort.