Le sport féminin au cinéma

Les sportives de haut niveau luttent encore aujourd'hui pour acquérir les mêmes droits et la même représentation (dans les grandes compétitions, dans les médias) que leurs homologues masculins. Au cinéma aussi, le sport féminin est moins visible, mais les productions concernées n'en sont pas moins engagées et revendicatrices. 

L’intégration des femmes dans les différentes disciplines sportives fut un long combat mené pendant tout le 20ème siècle, et couronné d’un succès évident dans les démocraties qu’elles soient libérales ou socialistes, et de quelques avancées dans les pays où la place de la femme est toujours encadrée. Cette lutte partait de loin car les différents règlements qui instituaient le sport moderne dans la deuxième moitié du 19e siècle étaient entièrement élaborés par des hommes pour des hommes. En 1900, les femmes font leur apparition aux J.O. dans deux disciplines, le tennis et le golf, sous le regard contrarié et sceptique de leurs homologues masculins. Depuis cette timide apparition, les femmes ont démontré qu'elles étaient capables des mêmes pratiques sportives que les hommes. La représentation des sportives à l’écran est à l’image de cette histoire, bien moins visible mais bien plus engagée. Le cinéma s’est emparé depuis longtemps de ce désir d’émancipation des femmes en racontant le courage et la pugnacité de jeunes footballeuses, boxeuses, patineuses, athlètes, joueuses de baseball ou même de football américain… face à l’adversité masculine.

Texte : Gérard Camy, historien et critique de cinéma. Montage et voix off : Julien Camy, journaliste, cinéaste et réalisateur de documentaires. Ciclic 2023.

Sportif par amour Buster Keaton (1927), Personal Best de Robert Towne (1982), Joue-la comme Beckham de Gurinder Chadha (2002, Annie O de J. Michael McClary (1995), Cœur de bronze de Bryan Buckley (2015), Une équipe hors du commun de Penny Marshall (1992), Free to Run de Pierre Morath (2016), Mademoiselle Gagne-Tout de George Cukor (1952), Jeu, set et match de Ida Lupino (1951), Battle of the Sexes de Jonathan Dayton et Valerie Faris (2017), Hors-Jeu de Jafar Panahi (2006), La Permission de Soheil Beiraghi (2018), Comme des garçons de Julien Hallard (2018), Alex & me de Eric Champanella (2018), Marinette de Virginie Verrier (2023), Little Miss Soccer de Candice Prevost et Mélina Boetti (2019), Bliss de Drew Barrymore (2009), Skate Kitchen de Crystal Moselle (2018), Skater Girl de Manjary Makijany (2021), Moi, Tonya de Craig Gillespie (2017), Les Sorcières de l’Orient de Julien Faraut (2021), La Ligne droite de Régis Wargnier (2010),  Sarah préfère la course de Chloé Robichaud (2013),  Sur la ligne d’Andréa Sedlackova (2014), Fast Girls de Regan Hall (2012), La Petite Reine de Alexis Durand-Brault (2014), Girlfight de Karyn Kusama (2000), Million Dollar Baby de Clint Eastwood (2004), La Yuma de Florence Jaugey (2009), Dans les cordes de Magaly Richard-Serrano (2007), La tête haute de Bourlem Guerdjou (2014).