Boire et déboires, une histoire éthylique de la comédie américaine

L’ivresse est l’une des situations comiques par excellence. Elle s’invite sans modération aussi bien chez Charles Chaplin, Ernst Lubitsch, Billy Wilder que chez Judd Apatow. Mais si la consommation d’alcool en surdose présage toujours de dérèglements langagiers, corporels et sociaux savoureux - au cinéma tout du moins -, est-elle toujours exactement la même au fil des âges ?

À travers les 4 épisodes de cette mini-série, UPOPI vous invite à explorer les diverses représentations d’un motif en particulier - l’alcool au cinéma -, l’occasion également d’interroger les inflexions de l’histoire de la comédie américaine et de tendre un fil entre le raffinement des cinéastes de l’âge classique et les outrances des cinéastes contemporains.

Quatre vidéos à retrouver ci-contre, ou en utilisant les liens ci-dessous : 

-Just a little shot – En guise d’introduction - 9 mn

-Yes, Baron, moon in champagne – L’âge classique de la comédie américaine - 10 mn

-An other double, Don ! – Passage de relais - 14 mn

-Why are you stopping, motherfucker ? – La comédie américaine contemporaine - 13 mn


Texte, montage et voix-off
: Bartlomiej Woznica. Ciclic, 2022. 


Films cités dans l'ensemble des vidéos : 

-Joies matrimoniales d’Alfred Hitchcock (1941) / Warner Bros - RKO Radio Pictures
-L’Introuvable de W.S. Van Dyke (1934) / Warner Bros - MGM et Cosmopolitan Productions
-Sans Sarah, rien ne va ! de Nicholas Stoller (2008) / Universal - Universal Pictures et Apatow Productions
-Observe and report de Jody Hill (2009) / Warner Bros - Line Pictures et Legendary Entertainment
-Diamants sur canapé de Blake Edwards (1961) / Paramount - Jurow-Shepherd Production
-Indiscret de Stanley Donen (1958) / Paradise - Warner Bros
-5 ans de réflexion de Nicholas Stoller (2012) / Universal - Universal Pictures et Apatow Productions
-Comment savoir de James L. Brooks (2010) / Sony - Columbia Pictures, Gracie Films et Road Rebel
-The Women de George Cukor (1939) / Turner home vidéo - MGM 
-Une nuit à Casablanca d’Archie Mayo (1946) / Le Pacte -  Loma Vista Productions
-Laurel et Hardy conscrits d’A. Edward Sutherland (1939) / Universal - Boris Morros Production
-Les Lumières de la ville de Charles Chaplin (1931) / Potemkine - Charles Chaplin Productions
-Charlot rentre tard de Charles Chaplin (1916) / MK2 - Lone Star Corporation
-Charlot fait une cure de Charles Chaplin (1917) / Lobster - Lone Star Corporation
-Les Feux de la rampe de Charles Chaplin (1952) / Potemkine - Charles Chaplin Productions
-Bruits de coulisse de Peter Bogdanovich (1992) / Buena Vista - Touchstone Pictures, Amblin Entertainment, Touchwood Pacific Partners 1 et Nothing On Productions
-L’Enjeu de Frank Capra (1948) / Movinside - MGM et Liberty Films
-L’Extravagant M. Ruggles de Leo McCarey (1935) / Elephant films - Paramount Pictures
-Sylvia Scarlett de George Cukor (1935) / Montparnasse - RKO Radio Pictures
-Vacances de George Cukor (1938) / Sony - Columbia Pictures
-Haute pègre d’Ernst Lubitsch (1932) / Flair - Paramount Pictures
-Ninotchka d’Ernst Lubitsch (1939) / Warner - MGM 
-La Huitième Femme de Barbe-Bleue d’Ernst Lubitsch (1938) / Bac Films - Paramount Pictures
-Cette sacrée vérité de Leo McCarey (1937) / Sony - Columbia Pictures
-Indiscrétions de George Cukor (1940) / Warner - MGM
-Certains l’aiment chaud de Billy Wilder (1959) / MGM - Ashton Productions et The Mirisch Corporation
-Un, deux, trois de Billy Wilder (1961) / Rimini - Bavaria Film, Pyramid Productions et The Mirisch Corporation
-Embrasse-moi, idiot ! de Billy Wilder (1964) / Rimini - The Mirisch Corporation
-La Grande Combine de Billy Wilder (1966)/ Rimini - Phalanx-Jalem et The Mirisch Corporation
-La Garçonnière de Billy Wilder (1960) / Rimini - 1960 - The Mirisch Corporation
-Elle de Blake Edwards (1979) / Warner - Geoffrey Productions et Orion Pictures
-The Party de Blake Edwards (1968) / MGM - The Mirisch Corporation
-Boire et déboires de Blake Edwards (1987) / ESC Editions - TriStar Pictures et Blake Edwards Entertainment
-Le Poison de Billy Wilder (1945) / Rimini - Paramount Pictures
-Le Jour du vin et des roses de Blake Edwards (1962) / Warner - Jalem Productions
-L’Amour est une grande aventure de Blake Edwards (1989) / Warner - Beco Films et Morgan Creek Entertainment
-40 ans, toujours puceau de Judd Apatow (2005) / Universal - Universal Pictures et Apatow Productions
-Vive les vacances de John F. Daley, Jonathan Goldstein (2015) / Warner Bros - BenderSpink, David Dobkin Productions et New Line Cinema
-Very Bad Trip de Todd Phillips (2009) / Warner Bros - Warner Bros
-L’Impossible Monsieur Bébé de Howard Hawks (1938) / Warner Bros - RKO Radio Pictures
-The Big Lebowski de Joël et Ethan Coen (1998) / Universal - Polygram Filmed Entertainment et Working Title Films
-Le Grand Sommeil de Howard Hawks (1946) / Warner Bros - Warner Bros
-Fous d’Irène de Peter et Bobby Farrelly (2000) / 20th Century Fox - 20th Century Fox
-Dumb and Dumber de Peter et Bobby Farrelly (1994) / Metropolitan - New Line Cinema et Motion Picture Corporation of America
-Amour et amnésie de Peter Segal (2004) / Sony - Columbia Pictures

-Supergrave de Greg Mottala (2007) / Sony - Columbia Pictures et Apatow Productions


Boire et déboires 1/4 : Just a little shot – En guise d’introduction - 9 min

En guise d’apéritif, un premier tour d’horizon de l’alcool au cinéma où l’on distingue, un verre à la main, la comédie du cinéma burlesque.

Boire et déboires 2/4 : Yes, Baron, moon in champagne – L’âge classique de la comédie américaine - 10 min

Avec la mise en place du code Hays en 1934, les réalisateurs comiques inventent un cinéma sophistiqué et pétillant pour contourner la censure. L’ivresse procurée par les flûtes de champagne qu’on croise souvent, notamment chez Ernst Lubitsch, Leo McCarey ou George Cukor, y est l’une des manières de faire jaillir la vérité sur une société corsetée par le puritanisme.

Boire et déboires 3/4 : An other double, Don ! – Passage de relais - 14 min

Après la seconde guerre mondiale, la comédie évolue. Les cinéastes qui prennent le relais, Billy Wilder et Blake Edwards notamment, réinventent le cocktail comique à l’aune d’une société qui a perdu de son innocence. L’ivresse se conjugue avec alcoolisme. Le rythme endiablé du cinéma de l’âge classique s’enlise. Le rire se teinte de mélancolie.

Boire et déboires 4/4 : Why are you stopping, motherfucker ? – La comédie américaine contemporaine 13 min 

À partir des années 90, une nouvelle générations d’acteurs et de réalisateurs réinventent la comédie américaine. Jim Carrey, les frères Farrelly, Judd Apatow reprennent le flambeau laissé par leurs ainés. Mais dans l’Amérique contemporaine, boire rime à présent avec beuverie. Le comique, qui renoue avec le burlesque, se fait excessif et trivial, sans craindre le mauvais goût. Mais à quoi mène à présent l’ivresse, dans un monde qui semble lui-même constamment pris de boisson ?