Plein emploi - Propos du réalisateur

Entretien avec Thomas Oberlies

Êtes-vous un fan de films d'horreur ?

J'aime les films d'horreur et beaucoup d'autres genres. Spécialement les films de genre avec des règles très fortes, comme les films de zombies. En dehors des maquillages et du gore, les films de zombies sont effrayants parce qu'ils représentent des êtres humains apathiques sans aucune volonté propre. Ces caractéristiques les prédestinent à la critique.

Quelle fut la genèse de Plein emploi ?

Il y a des années, j'ai eu l'idée de zombies venant de nulle part, en plein milieu d'un ennuyeux film documentaire. C'était une idée à la fois formelle et marrante. Nous l'avons eu en regardant des courts métrages documentaires sans surprise pendant un festival. L'idée nous a fait rire mais nous ne pensions pas sérieusement en faire un film. Lorsque nous avons commencé à écrire Plein emploi, en pensant à la folie des stagiaires non payés et du recul de l'âge de la retraite, nous avons réalisé qu'un film sur le futur du marché du travail en Allemagne était automatiquement un film d'horreur. Alors, il a été naturel de repenser à notre idée de film de zombies. Nous étions confiants dans l'idée que la partie du film où interviennent les zombies n'était pas juste un gag formel mais reflétait et intensifiait son aspect politique.

Le documentaire télévisé semble moins réel que le film de zombies.

Oui, ce genre de documentaire semble toujours un peu irréel. On imagine une équipe peu impliquée disant aux protagonistes ce qu'ils doivent dire et faire. Nous avons également essayé de reproduire cette impression. C'est aussi la passivité de Miro qui rend tout moins réel. Dans la partie avec les zombies, Miro et Janssen se battent pour leur vie. Dans le documentaire, ils acceptent leurs rôles absurdes sans un murmure. Au cinéma, nous avons l'habitude de personnages actifs, ce qui les rend plus réels.

Comment avez-vous créé les effets spéciaux ?

Nous avons analysé d'autres films et discutés de nos souhaits avec des spécialistes. Tous les effets spéciaux ont été réalisés par des spécialistes.

Êtes-vous content que des adolescents étudient votre film ?

Oui. Cela n'arrivera jamais en Allemagne. Je serais très curieux de connaître leurs réactions.
Je crois que la plupart d'entre eux savent déjà ou acceptent facilement que certaines structures créées par le monde moderne sont absurdes. Les stagiaires non payés et le recul de l'âge de la retraite sont de bons exemples de telles absurdités.

Thomas Oberlies et Matthias Vogel

Thomas Oberlies est né en 1972 à Ludwigshafen. Il étudie les maths et la physique à l’université de Karlsruhe puis passe son doctorat en mathématiques à l’université de Heidelberg.
Matthias Vogel est né en 1979 à Bayreuth. Il étudie l’histoire des arts et la philosophie à l’université de Heidelberg, où il finit un doctorat en droit.
Après avoir réalisé différents films avec d’autres collaborateurs, ils réalisent un premier court métrage avant de se lancer dans le projet Plein Emploi. Ils écrivent ensemble le scénario de leur premier long métrage.