"Toyong, l'entre-saison" d'Aurélie Mandon

Avec son documentaire Toyong, l'entre-saison, Aurélie Mandon dresse un portrait intime consacré à son amie En-Jung et nous emmène à la découverte de la culture sud-coréenne à Séoul. 

« Toyong » est un terme coréen qui désigne la période de passage entre les différentes saisons. C'est dans cette période de transition que se trouve En-Jung, une doctorante à Séoul qui s'apprête à entrer dans la vie active. Cependant après avoir séjourné en France durant deux ans, En-Jung a pu goûter à la culture occidentale et de nombreuses questions se posent alors à elle.

Grâce à la voix-off d'Aurélie Mandon et à ses nombreuses interviews de proches d'En-Jung, on apprend que les traditions confucianistes existent aujourd'hui encore en Corée du Sud. Dans cette société patriarcale, la place de la femme est donc culturellement à la maison à s'occuper des enfants en tant que « ajjuma » que l'on peut traduire par mère au foyer. Néanmoins, la mondialisation arrive en Corée du Sud et efface peu à peu les traditions. Les femmes ont plus facilement accès aux études que les générations précédentes et peuvent prétendre à un emploi qui les mettra dans une position sociale relativement aisée. On appelle ces nouvelles femmes actives les « gold miss ».

Ces « gold miss » sont souvent célibataires car jugées trop parfaites. Il est encore mal vu pour un homme coréen de se marier avec une femme qui gagnerait plus que lui. Mais le mariage est extrêmement important dans la culture coréenne et la mère d'En-Jung avoue que bien qu'elle soutienne entièrement sa fille dans ses études, elle aurait l'impression de ne pas avoir rempli son rôle de mère si En-Jung ne se mariait pas.

En-Jung se trouve donc face à ce dilemme, perdue entre ses traditions et son envie de liberté. Entre épouser un mode de vie plus occidental qui arrive doucement en Corée du Sud (comme nous le montre la réalisatrice à travers des plans de boites de nuit ou de grandes enseignes américaines dans les rues de Séoul) ou continuer à suivre les règles de la société dans laquelle elle a grandi.

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A propos d'Aurélie Mandon :
Wejna. Aurélie Mandon utilise souvent ce pseudo emprunté aux indigènes de Patagonie pour signer ses billets sur internet. Il signifie avoir du jeu, errer, vagabonder, comme un enfant abandonné ou perdu, se balancer, voyager ou encore exister, être. Plus curieuse du voyage que des destinations, plus sensible aux aventuriers qu'aux aventures, elle aime explorer les états d'errance, les situations ou les lieux qui nous mettent en déséquilibre.

En 2003, elle part quinze jours rejoindre une amie française expatriée en Corée du Sud. La magie de l’exotisme opère. Elle troque une carrière d’attachée de presse contre une activité free-lance autour de la communication et du journalisme et poursuit les voyages avec cette volonté de comprendre l’Autre et l'influence des géographies. Elle utilise l’écrit, la photographie, le film et explore les nouveaux médias.
Fascinée par les villes et la façon dont elles conditionnent les hommes, elle explore l'hyper urbain à Montréal, Lima, Shanghai, New York, Baltimore, Miami, Buenos Aires, Amsterdam, etc.
Source biographique : www.cheminsdetoiles.com