L'avion de la Concorde

Avion supersonique emblématique, à l'exploitation commerciale relativement courte, de 1976 à 2003, le Concorde a marqué son époque, techniquement et socialement, et garde une place unique dans l'histoire de l'aviation et dans l'imaginaire collectif.

L'idée de concevoir un avion supersonique émerge dans les années 1950, alors que la compétition dans le domaine de l'aviation commerciale est intense. La France et le Royaume-Uni se lancent dans des projets indépendants avant de décider de collaborer pour développer ce projet.

Conception et réalisation

En 1956, un accord officiel est signé entre les gouvernements français et britannique pour développer un avion de transport supersonique. C'est la naissance du projet Concorde pour lequel cette collaboration internationale est nécessaire au vu de ses ambitions technologiques en matière d'aérodynamisme, de matériaux aérospatiaux et de propulsion.
La construction du Concorde implique des entreprises aérospatiales majeures des deux côtés de la Manche. En France, l'avion est assemblé par l'Aérospatiale à Toulouse, tandis qu'au Royaume-Uni British Aircraft Corporation l'assemble à Filton et Fairford.
L'appareil est conçu pour transporter 100 passagers à des vitesses supersoniques, avec une forme fuselée, des ailes delta et doté de moteurs à postcombustion pour assurer la propulsion supersonique.

Le prototype du Concorde effectue son premier vol le 2 mars 1969 à Toulouse, piloté par les pilotes d'essai français André Turcat et britannique Brian Trubshaw. Après ce premier vol, une série d'essais est menée pour évaluer les performances de l'avion dans différentes conditions. Ces essais conduisent à la certification de l'aéronef pour un usage commercial et la production en série du Concorde commence pour les compagnies aériennes Air France et British Airways, qui en seront les principales exploitantes.

Le Concorde lors d'un essai à DakarSorti de l'école de mécanique de l'armée de l'air, François Morel est militaire à Dakar de 1973 à 1975. C'est lors de ces années au Sénégal qu'il filme des essais du Concorde sur la base militaire de Ouakam.



Exploitation commerciale

Le 21 janvier 1976, les services commerciaux débutent avec des vols transatlantiques reliant Paris et Londres à des destinations telles que New York et Washington. Le Concorde est ainsi initialement exploité sur des itinéraires prestigieux, offrant des voyages supersoniques exclusifs et réduisant considérablement les temps de vol entre l'Europe et l'Amérique du Nord.
Il offre une expérience de voyage de luxe, avec des services personnalisés, des repas de qualité et une attention particulière aux détails. Cela entraîne un coût élevé des billets et sa clientèle est par conséquent plutôt aisée, composée de célébrités ou d'hommes d'affaires fortunés.

Les coûts d'exploitation du Concorde sont beaucoup plus élevés que ceux des avions conventionnels, en raison de sa consommation de carburant élevée et d'une maintenance complexe. Il a donc toujours des difficultés financières et est exploité avec une rentabilité très limitée.
De plus les vols supersoniques du Concorde engendrent des nuisances sonores et entraînent des préoccupations environnementales. Certains itinéraires sont donc limités pour minimiser ces impacts, ce qui n'arrange pas la rentabilité de ces vols.

En raison de problèmes économiques, de la diminution de la demande, des coûts élevés d'exploitation et des conséquences en terme de perception de sécurité du crash du vol Air France 4590 à l'aéroport de Paris Charles de Gaulle en 2000, les compagnies aériennes Air France et British Airways décident de retirer le Concorde du service commercial.
Ses derniers vols commerciaux ont lieu en octobre 2003, marquant la fin d'une ère dans l'aviation supersonique commerciale.

Impact social

Avant même son premier vol, le Concorde est déjà un phénomène attirant la curiosité. En juin 1969, sa présentation au salon international de l'aéronautique de l'espace (salon du Bourget) est un grand succès. La possibilité de voir l'appareil de près et d'en apprendre davantage sur ses caractéristiques techniques attire en effet un grand nombre de visiteurs, et cette mise en valeur des compétences technologiques des industries aéronautiques françaises et britanniques contribue à l'attrait global de ce type d'évènement.

Le Concorde au salon du Bourget en 1969Parmi les visiteurs du du salon du Bourget de juin 1969, deux réalisateurs de la région Centre, chacun caméra 8mm à la main, sont présents pour découvrir l'avion supersonique : Gilbert Bourdeau et André Lacour.

 

Synonyme d'excellence technologique et d'innovation, son impact sur la société est tel que l'avion est souvent utilisé comme un symbole de prestige national. Ce statut emblématique le fait rapidement descendre dans la rue et il devient notamment très présents dans les différents défilés de chars décorés organisés dans les communes de France.

Le Concorde lors d'une cavalcade à Saint-AignanDans les rues de Pellevoisin en 1975 ou dans celles de Saint-Aignan-sur-Cher en 1968, en passant par celles de Senonches en 1973, le Concorde s'est souvent posé dans les cavalcades de la région Centre.

 

Le Concorde n'est plus là mais sa présence reste forte dans la mémoire collective. De ses essais à sa gloire dans les défilés de chars, découvrez en images un peu de l'empreinte laissée par cet appareil. Bon vol !