— Publié le 29/06/2016

L'enfant et les écrans

L’univers dans lequel évolue l’enfant aujourd’hui n’est en rien comparable à celui dans lequel il évoluait il y a 30 ou 50 ans. Un objet fait la différence : l’écran et sa quasi omniprésence : de la télévision dans les maternités jusqu’à l’IPad de l’adulte, l’être humain se développe dans un univers saturé d’écrans. Ceux-ci ont une influence considérable sur le développement physique, cognitif et affectif du petit d'homme. L’écran ne peut être comparé à aucun autre outil préexistant. Pour bien comprendre ces effets, il importe de distinguer le contenant, "le média écran", différent des autres média tel que le livre, le théâtre etc... mais aussi le contenu. Une fois cette distinction comprise, il convient d'expliquer à l’aide de récits cliniques, ou d’extraits vidéos, en quoi une exposition trop précoce, intense et avec des contenus inadaptés (violence, pornographie) peut engendrer des troubles durables chez l’enfant. En revanche, une maitrise du temps-écran par les parents, libère un temps nécessaire à l’acquisition d’autres apprentissages chez l’enfant et le prépare à une utilisation créatrice de ces outils. 

En complément à la conférence, retrouvez ici les références bibliographiques, vidéo et sites internet proposés par Sabine Duflo.

Bibliographie
  • L. Bègue, Jeux vidéo et conduites agressives, in Coutanceau, R. & Smith, J. (Eds.), 2014.
  • E.Sarda,  L. Bègue, La dépendance aux jeux vidéo, in N. Battaglia & F. Gierski, (Eds.) Psychologie des addictions, éd. De Boeck/Solal, 2014.
  • Bègue, L. & Terestchenko, M., La télévision favorise-t-elle les comportements violents ? De Tueurs-nés à La zone extrême, éd. Esprit, mai 2010.
  • M. Desmurget, TV Lobotomie. la vérité scientifique sur les effets de la télévision, éd. Max Milo, 2011.
  • D Grossman, R. Blind, M. Pool, Comment la TV et les jeux vidéo apprennent aux enfants à touer, Jouvence, 2003.
  • S. Jehel, Contenus médiatiques à risque et construction identitaire des préadolescents, SEJED, printemps 2011 (revue en ligne : www.sejed.revues.org).
  • G. Lipovetsky, J. Serroy, L'écran global, Du cinéma au smartphone, éd.Seuil, 2007 (préface 2011)
  • —N. Postman, Se distraire à en mourir, Nova, 2010
  • B. Stiegler & S. Tisseron, Faut-il interdire les écrans aux enfants ?, éd. Mordicus, 2009

En 2009, étonné d’entendre toujours les mêmes histoires en consultation, en Centre Médico-Psychologique en Seine-Saint-Denis, Bruno HARLE commence à se documenter sur les effets des images violentes sur l’enfant. Pour peu qu’on commence à poser quelques questions sur le sujet, la plupart des enfants présentant des troubles importants du comportement sont très exposés à ces contenus. A l’époque, la plupart des psys (psychiatres, psychologues) semblent penser qu’il ne s’agit que d’un problème marginal, que le véritable problème se situe dans la relation parent-enfant ou dans les relations précoces. La recherche est pourtant déjà très informative sur le sujet, mais une constatation s’impose: nombre de parents exposent leurs enfants à des stimulations qui ne seraient pas acceptées pour un protocole de recherche sur des enfants (car considérées comme trop en décalage pour l’âge). L’idée vient alors d’aller en parler des personnes au premier plan de ce problème et moins biaisées dans leurs réponse que les parents, parfois réticents à admettre devant le psy qu’ils exposent leurs enfants aux jeux ultra-violents… Bruno HARLE choisit d’aller interviewer trois vendeurs de jeux vidéos. « Déesse, Il -se-boxe et Blesse-tes-jeunes » est, en 28 minutes, le fruit de ces échanges…