— Publié le 31/08/2017

Découvrir et inventer sa ville grâce au patrimoine audiovisuel

"Les bobines disparues de Château-Renault" est une déambulation à travers les images amateurs tournées à Château-Renault et ses alentours.

Pendant 7 journées, 8 adolescents ont travaillé autour des films conservés aux Archives régionales.

Leur parcours a débuté par une visite du pôle Patrimoine. Ils ont ainsi été sensibilisés aux questions de conservation et de valorisation de ces films, ont acquis les principaux repères sur l’histoire du cinéma et compris le rôle du documentaliste.

Suite à cette excursion, le groupe s’est prêté à une multitude de petits exercices proposés par Amandine Poirson (réalisatrice) : bruitage, réalisation d’entretiens, identification des lieux filmés, inventions d’histoires... Certains de ces travaux ont été repris pour créer ce court métrage dans lequel un célèbre enquêteur recherche les films oubliés de Château-Renault. Son enquête le conduit à recueillir les témoignages et souvenirs des habitants sur les bobines disparues.

Chaque partie du film correspond à un souvenir et à un exercice pratique.


Jean-Benoît Pechberty, chargé de collecte et de valorisation à Ciclic :

En tant qu'amoureux du cinéma amateur, j'ai trouvé qu'il y avait une vraie prise en considération de ce cinéma et non pas simplement du caractère illustratif ou stock-shot. Ce dont nous parlent ces images, par qui ont-elles été tournées, de la technique cinématographique et du matériel propre à leur réalisation ; tous les traits qui font la spécificité et le caractère unique de ces images sont réunis dans ce projet.
A la manière d'un Charlot, sorti du cinéma muet, le personnage de l'enquêteur permet de donner une véritable homogénéité et cohérence au film.


Renaud Aymard, animateur au service Jeunesse de la Ville de Château-Renault :

Le travail effectué par les adolescents est important et peu courant dans un atelier cinéma. Ils ont réussi à s'approprier des images d'archives pour leur donner une seconde vie. Ces images muettes et noir et blanc sont trop souvent cantonnées à la poussière et à l'oubli. Grâce à ces exercices, le groupe a pris conscience que le son et l'image pouvaient cacher des sens différents et qu’un travail critique est nécessaire afin d'analyser les multiples formes d'images qui nous parviennent. L'atelier a été aussi un moment de convivialité et d'échanges entre les jeunes et Amandine qui a su faire partager ses connaissances et sa passion des images.

Vous pourrez nous rejoindre si vous le souhaitez pour un nouvel atelier à l'automne 2014.

LE RETOUR DU SOLDAT (0’50’’ à 4’28’’)

Tout commence par l’archive de 1945 tournée par Bernard Loison aux Hermites. Elle s’intitule Retours de prisonniers. Les adolescents ont imaginé ce que pouvaient se dire les personnes filmées. Pour ce premier exercice, le groupe a intégré au film original des cartons et de la musique. Ils n’ont pas modifié le montage ni le sens du film.

Précisons qu'ils n'avaient aucune information sur la séquence originale. L'exercice permettait d'observer vraiment les images et de chercher des indices quant à leur époque de tournage et à ce qu'elles racontent.

La plupart des films étant muets, les adolescents se sont amusés, sur cette fin de séquence, à ajouter une bande son réaliste composée de bruits de pas et de sons de cloches.

Jean-Benoit Pechberty : "Les adolescents ont saisi la réalité documentaire des images originales. Ils se sont réapproprié le film par un travail créatif d'intertitrage, de sonorisation et de mise en musique. Cela intensifie la dimension affective des images, déjà présente dans le matériau originel mais qui se voit ainsi renforcée."

Voir l'archive originale

Ciclic, Château-Renault 2013