A l'occasion des 31es Rencontres annuelles de l'association INEDITS-Films amateurs-Mémoire d'Europe, qui se dérouleront à Issoudun du 25 au 27 novembre 2021, Ciclic Centre-Val de Loire organise trois tables rondes pour échanger autour de la valorisation du cinéma amateur en matière de création, d'éducation à l'image et de diffusion.
La première discussion, L'archive source de création, confrontera les points de vue des auteurs et des producteurs réalisant des oeuvres à base d'archives amateur.
Vendredi 26 novembre à 13h
Centre des Congrès d'Issoudun, entrée libre
L'archive source de création.
Il y a archive et archive. Professionnelle, familiale, personnelle, intime, événementielle, muette, sonore… L’image, en la matière, peut être puissante ou anecdotique, mais elle n’est jamais neutre. Car il y a surtout l’usage que l’on en fait, la façon de la traiter. Ou de la maltraiter. De la polir, ou de la trahir.
Dans ce champ d'exploration et de découverte, tous les possibles existent, à partir du moment où l’enjeu premier est posé : établir une narration documentaire à partir de ce matériel brut qui n’a pas - à l’origine - été conçu, pensé, réfléchi pour cela. Comment faire sienne une image qui a été fabriquée par un autre ? Comment utiliser l’archive non pas pour combler un manque, donner une information ou documenter une situation, mais pour en faire un élément créatif, narratif, constitutif du film que l’on va construire.
Ces multiples questions, qui croisent celle de la légitimité, du respect, de la valorisation et de l’exploitation de l’image d'archive font partie de la thématique retenue par Ciclic Centre-Val de Loire pour cette édition des Inédits.
Du côté de la réalisation, comment les auteurs envisagent-ils l'écriture d'un tel projet, comment créer des espaces de liberté ? Quels sont les difficultés et les besoins, en termes d'écriture, face à un matériel comme l'archive ? Et la phase cruciale du montage, comment va-t-elle s’élaborer pour que ces images deviennent nos images. Comment gérer le son, ou l’absence de son. Sans parler de la question du commentaire.
Du côté de la production, rien d’évident là non plus. En termes financiers, quelles sont les contraintes et les solutions ? Comment convaincre les différents partenaires, les commissions sélectives ou les diffuseurs, qu’un film d’archives est avant tout un film… pas comme les autres !
Comment l'auteur et le producteur conjuguent leurs exigences pour mener à bien ces œuvres ?
La création, en particulier de nouveaux récits à partir d'images d'archive amateur, sera au coeur de nos discussions en compagnie d'auteurs et de producteurs qui ont choisi de vivre ces aventures particulières, souvent complexes, ludiques, inattendues, avec pour la plupart d’entre eux une constante : la durée d’émergence de ces oeuvres d’un autre type. Ils partageront avec nous ces expériences au long cours.
Texte - Alexandre Cornu.
MODERATEUR : Alexandre Cornu, producteur, les Films du Tambour de Soie
Après des études littéraires, un diplôme de l’ESEC, un an passé sous les drapeaux à l’ECPAD, Alexandre Cornu participe à la création des Films du Tambour de Soie, en 1987. Il en devient le gérant en 1996. Avec son associée Muriel Sorbo, ils produisent des films documentaires pour les chaînes françaises (principalement Arte, et France Télévisions) et étrangères (RTBF en Belgique, TSR en Suisse, AVROTROS aux Pays-Bas, ERT en Grèce). Ils produisent également des longs métrages pour le Cinéma, et des projets digitaux pour le web. Alexandre Cornu est Président d'Eurodoc et de la Commission Sélective du Compte de soutien CNC. Les Films du Tambour de Soie ont été récompensé par le Prix du Producteur Français 2012, catégorie documentaire, décerné par la Procirep.
INTERVENANTS
Robin Hunzinger, réalisateur. Après des études d’Histoire et d’Histoire de l’art à Strasbourg, Robin Hunzinger suit des études de cinéma à Jussieu avec Jean Douchet, Jean Rouch et Bernard Cuau. Robin réalise principalement des films documentaires autour de l’histoire, de la guerre, des traces de la mémoire, de l'homme face à l'impensable et de la nature. C'est un "homefilmmaker". Il écrit, lit, refilme, scanne, recadre, retraite, enregistre, monte et remonte. Souvent seul dans son studio aménagé dans les Vosges. Parmi ses principaux films, il faut citer "Où sont nos amoureuses", "Vers la forêt de nuages" et "Le recours aux forêts", présentés dans de nombreux festivals : Cinéma du Réel (Paris), Etats généraux du film documentaire de Lussas, Festival International du film de Rotterdam, Festival de Thessaloniki, Festival de Beyrouth, FIGRA... Il a obtenu trois étoiles de la SCAM (2007, 2008, 2018), ainsi que le Grand Prix du festival Traces de Vie en 2008, le Ahmed Attia Award au MEDIMED en 2011, le Prix international FREEDOM au Luxor African film festival, le Prix spécial du jury au Festival international Panafricain de Cannes et le Best Documentary Feature Film au Martinique international Film Festival en 2016, le prix du film d'éducation 2019 au festival international du film d'éducation à Evreux.
Milana Christitch, productrice, Ana films. Titulaire d'un DEA langue et civilisation russe à la Sorbonne, Milana Christitch a été lectrice à l'Université euopéenne de Saint-Pétersbourg et a étudié les réseaux artistiques et culturels dans les pays de l'Est. Après avoir coordonné des projets artistiques pour la Commission européenne, elle devient productrice de films documentaires en 2009, au sein de la société Ana Films née à Strasbourg en 1993. Elle a produit notamment les films "Le Recours aux forêts" et "Ultraviolette" de Robin Hunzinger, mais encore "Barbara en liberté" de Sandrine Dumarais, "Retour à Forbach" de Régis Sauder, "Waiting for Gaza" de Guillaume Kozakiewiez ou encore "Château de terre", de Oriane Descout.
Maxime Grember, archiviste et réalisateur. Maxime Grember est responsable de la cinémathèque Ciné-Archives et président de l'association Mémoire filmique d'Ile-de-France. Depuis 2019, il collabore à RFI comme auteur de documentaires radiophoniques pour l'émission La marche du Monde. En 2020, il a co-réalisé avec Pauline Gallinari le documentaire "Le Parti du cinéma", diffusé sur LCP.
Pauline Gallinari, universitaire et réalisatrice. Pauline Gallinari est maitresse de conférences en cinéma à l'Insitut d'études européennes de l'université Paris 8. Elle a publié en 2015 "Les communistes et le cinéma" aux PUR. En 2020, elle réalise le documentaire "Le Parti du cinéma" aux côtés de Maxime Grember.
Maël Mainguy, producteur, les Nouveaux Jours productions. Maël Mainguy produit principalement des films documentaires depuis 20 ans. Après avoir travaillé au sein de Cut Up productions, les Films du Balibari, What's Up productions, il lance une scop en juin 2020 : Les Nouveaux Jours productions. Parmi ses films récents : "Marguerite Duras, l'écriture et la vie" de Lise Baron, "D'une vague à l'autre" de Claire Perdrix, "Plogoff, la fronde contre l'atôme" de François Reinhardt.
Lise Baron, réalisatrice et productrice, les Nouveaux Jours productions. Historienne de formation, Lise Baron décide d’investir le champ du film documentaire pour raconter l’histoire autrement. Elle collabore pendant plusieurs années avec différentes sociétés de production en tant que directrice de production et directrice littéraire. Depuis 2017, elle réalise ses propres films, sur des sujets à dominante historique et culturelle. Elle continue par ailleurs d’accompagner des auteurs.trices dans l’écriture de leurs projets. Depuis 2020, elle est également associée au sein de la société Les Nouveaux Jours Productions. Elle est aussi consultante en écriture documentaire pour CICLIC et présidente du Pôle Cinéma et Audiovisuel des Pays de la Loire. Ses deux dernières réalisations : "1970, quand les prisons s’embrasent" et "Marguerite Duras, l’écriture et la vie".
Alexandre Hallier, producteur, La Générale de Production. Diplômé du DESS de Droit et de communication audiovisuelle de Paris I, Alexandre Hallier fonde en 2001 La Générale de Production. Au catalogue de La Générale de Production, une cinquantaine de documentaires pour le cinéma ("Le Président") et la télévision ("Les bourreaux de Staline", "Petits arrangements avec la vie"), mais aussi de la fiction linéaire ("Dring", "Doxa") interactive ("Tantale") et des programmes en VR ("Accused number 2", "Walter Sisulu"). En 2020 il produit le film "Le Parti du cinéma" à partir des images de Ciné-Archives. Alexandre intervient régulièrement dans des formations et plaide pour une prise en compte réaffirmée de l'utilité sociale des œuvres audiovisuelles en s’intéressant à des formes complémentaires de diffusion.
