Le Petit Chaperon rouge... - Ateliers

Le conte et ses avatars

Le Petit Chaperon rouge est un des contes les plus célèbres. Il a fait l’objet de multiples adaptations.
Pour commencer, on pourra lire les trois premières versions du conte : celle de la tradition orale, celle de Perrault et celle des frères Grimm (disponibles ici). Les versions sont différentes et n’ont pas les mêmes enjeux.
On peut faire un travail de comparaison des différentes versions pour montrer à la fois : l’intemporalité, l’universalité du  conte (en plus des 3 versions sur le site on peut en trouver d’autres pays et d’autres époques) et les enjeux propres à chaque version.


Pour aller plus loin sur les significations du conte et de ses différentes versions, on prendra connaissance du point de vue de plusieurs personnalités grâce à ce groupement de textes (textes de Bruno Bettelheim, Paul Delarue, Erich Fromm, Yvonne Verdier, Elena Gianini Belotti).

Le conte a aussi fait l’objet de multiples adaptations cinématographiques. Tex Avery en a lui-même réalisé deux, qu’on pourra comparer (Le Petit Chaperon rouge rural).
D’autres films inspirés du conte sont visibles sur Internet. Dans Big Bad Wolves de Rajneel Singh (visible ici en version originale non sous titrée), des gangsters modernes ont une grande discussion sur la signification profonde de l’histoire du Petit Chaperon rouge.

Une fois que les élèves auront travaillé sur le(s) film(s) de Tex Avery et sur les diverses interprétations et adaptations du conte, ils pourront envisager la réalisation d’un film mettant en scène (comme dans Big Bad Wolves)  une discussion où se confrontent les différents points de vue étudiés, ou bien de réaliser leur propre version du conte après en avoir défini les nouveaux enjeux.

Les formes du comique de Tex Avery

On s’intéressera aux ressorts comiques du film (cf. "Mise en scène").
Trois types de comique peuvent être privilégiés.

Parodie : on étudiera ce qui dans le film relève de la parodie. Qu’est-ce qui est parodié (le conte, la comédie musicale, le film d’action) ? De quelle manière ?

Slapstick : en s’appuyant sur le texte "Filiations", on mettra en regard le film de Tex Avery avec certains courts métrages burlesques (par exemple de Buster Keaton ou Laurel & Hardy).

Mickeymousing : au début du film, la première apparition du chaperon puis celle du loup sont ponctuées par une musique qui accompagne les mouvements des personnages de façon parfaitement synchrone. Quand la musique joue ainsi le rôle d’un bruitage on parle de mickeymousing. Ce procédé est très fréquemment utilisé dans les cartoons pour produire un effet comique.
Dans Planet Z, toute la bande son est composée de bruitages plaqués de façon synchrone sur les mouvements des plantes et des champignons. On pourra s’amuser à remplacer ces bruitages par une musique qui mimerait ces mouvements. En fonction de la musique choisie, l’atmosphère du film pourra par exemple basculer dans le comique ou le merveilleux.

Petit Chaperon Rouge Vs Scarface

Voici une lecture du film proposée par Arnaud Boura, enseignant au lycée Saint Paul d’Orléans. Sa lecture s’appuie sur les similitudes visuelles entre le film de Tex Avery et Scarface d’Howard Hawks (1932 - The Caddo Company), qu’il met en évidence avec le montage ci-contre.

Dans le préambule du film, les personnages, présentés classiquement avec une voix narrative un peu niaise, finissent par se révolter d’être toujours représentés de la même façon pour les mêmes histoires. En fait, ils en ont assez des "dessins animés" incapables de créer des situations nouvelles et ils veulent du "VRAI" cinéma.



Tex Avery leur dit OK et les jettent dans un "VRAI" film puisqu’ils se retrouvent directement dans Scarface, qui était tout sauf un conte pour enfants puisque c’est un peu pour contrer ce genre de représentations que les codes se sont mis en place.
Ce que fait ensuite génialement Tex Avery, c’est de donner, grâce à la forme du cartoon, la possibilité de sortir de la notion de genre en mélangeant les références au film de gangsters avec les références au burlesque et au slapstick.