Le mécénat, c'est quoi ?

Le mécénat est un dispositif mis en place afin de diversifier le financement de projets dans des domaines déterminés en autorisant pour les donateurs (entreprises et particuliers) des avantages fiscaux. Mais en pratique, comment ça marche ?

Le soutien apporté par l'entreprise peut prendre la forme d'un don en numéraire ou en nature. Il peut également s'agir de la mise à disposition de personnels au profit d'une association, ou encore d'un abandon de recettes.

Le don doit être évalué à son prix de revient pour l'entreprise donatrice, lequel correspond : au montant versé, à la rémunération des personnels prêtés, au prix de revient de la prestation offerte, etc. Pour les dons en nature, l'entreprise est seule responsable de leur valorisation. Elle doit remettre à l'association un document d'évaluation (en euros) du don fourni (fiche de travail, devis, etc.), afin que celle-ci établisse le reçu fiscal de don nécessaire pour faire jouer la réduction d'impôt.

Attention, la valorisation des dons qui prennent la forme d'une mise à disposition de salariés est désormais encadrée : le coût de revient à retenir dans la base de calcul de la réduction d’impôt correspond, pour chaque salarié mis à disposition, à la somme de sa rémunération et des charges sociales y afférentes dans la limite de trois fois le plafond mensuel de la Sécurité sociale (soit 10 284 € mensuels pour 2020).

Bien entendu, le don ne doit pas être comptabilisé en charges par l'entreprise, pour la détermination de son résultat imposable (sinon, il y aurait double avantage fiscal : déduction du résultat et réduction d'impôt).
Par ailleurs, il ne doit donner lieu à aucune contrepartie équivalente directe ou indirecte pour l'entreprise. Cette règle est considérée comme respectée lorsque le don entraîne uniquement la remise de biens ou le bénéfice de prestations de service de faible valeur.

Quelles économies d'impôt ?

En principe, la réduction d'impôt pour mécénat est égale à 60 % des versements effectués par l'entreprise au profit d'œuvres ou d'organismes d’intérêt général, retenus dans la limite de 5 ‰ de son chiffre d'affaires. Toutefois, cette limite pouvant être rapidement atteinte par les petites entreprises, la loi de finances pour 2019 a créé un plafond alternatif de 10 000 € qui s'applique pour les versements effectués au cours des exercices ouverts depuis le 1er janvier 2019.
Par ailleurs, la loi de finances pour 2020 a porté le plafond de 10 000 € à 20 000 € pour les versements effectués au cours des exercices ouverts à compter du 1er janvier 2020. Cette loi a également réduit le taux de la réduction d'impôt de 60 % à 40 % pour la fraction des dons consentis à compter de 2020 qui dépasse 2 millions d'euros. Le taux de 60 % reste toutefois applicable aux dons consentis à des organismes sans but lucratif qui viennent en aide aux personnes en difficulté.
En cas de dépassement de la limite de 5 ‰, les dons excédentaires peuvent être reportés sur les cinq ans suivants (après les versements intervenus ces années-là, le cas échéant), et ouvrir droit à réduction d'impôt dans les mêmes conditions et limites. De même, si le montant de la réduction d'impôt dépasse l'impôt dû, le reliquat est imputable sur celui à payer au titre des cinq années suivantes.

Quelle obligation fiscale ?

Pour les exercices ouverts à compter du 1er janvier 2019, les entreprises qui effectuent plus de 10 000 € de dons doivent déclarer à l'administration fiscale leurs montants et dates, l'identité des bénéficiaires, et le cas échéant, la valeur des biens et services reçus en contrepartie. Tous les dons sont concernés, qu'il s'agisse de dons en numéraire ou en nature.

Les informations doivent être transmises sur un support électronique dans le même délai que celui prévu pour le dépôt de la déclaration de résultats de l'exercice. Les modalités déclaratives seront fixées par décret courant 2019.