Impacts du COVID 19 sur les auteurs de l'image régionaux

Les questionnaires élaborés par Ciclic Centre-Val de Loire à l'occasion de cette étude nous ont autant permis d'établir une fiche identité type des auteurs de l'image en région Centre-Val de Loire, et ainsi de mieux cerner les difficultés auxquelles elles faisaient face. Il ressort de cette étude que les auteurs et autrices de l'image sont de manière générale dans une extrême précarité qui s'est profondément aggravée du fait du COVID 19.

Un statut trop peu reconnu

Si plus de 63% des auteurs de la région estiment consacrer plus de 3 jours par semaine à l'écriture de leur projet, les rémunérations annuelles moyennes strictement associées aux travaux d'écriture sont évaluées à moins de 5 000€ par auteur/autrice.

 

  • 52,60% des auteurs et autrices indiquent toucher des RNPP (Recettes Nettes Part Producteurs) comprises entre 0 et 2 000€
  • 26.30% des auteurs et autrices indiquent toucher des RNPP (Recettes Nettes Part Producteurs)) comprises entre 2 000€ et 5 000€

 

La précarité du statut d'auteur est telle que seulement 25% des auteurs en Région Centre-Val de Loire cotisent d'ailleurs aux AGESSA. Par ailleurs, très peu des auteurs de la région parviennent à vivre de leur travail d'auteur, car :

  • seulement 15% des auteurs et autrices en Région Centre-val de Loire touchent des reversions de droits d'auteurs à la SACD
  • seulement 42% des auteurs et autrices en Région Centre-val de Loire touchent des reversions de droits d'auteurs à la SCAM 

Cette précarité est d'autant plus inquiétante que 95% des auteurs de la région indiquent ne pas avoir signé de nouveaux contrats d'auteur depuis la fin du premier confinement.

Enfin, évaluée à 1 000€ par auteur de l'image, la perte moyenne de revenu d'auteurs/autrices, engendrée par le premier confinement  s'avère en réalité colossale, comparée aux revenus annuels moyens indiqués plus hauts.

 

Travailler pour pouvoir écrire...

Le peu de rémunération générée par leur activité d'auteur, les poussent par conséquent à exercer des métiers plus traditionnels pour pouvoir vivre. En effet :

  • 47,30% des auteurs de la région indiquent que plus de 50% de leur rémunération parviennent d'activités annexes

Aussi :

  • 47,30% des auteurs indiquent exercer des fonctions de formateurs, ou intervenants artistiques
  • 16% des auteurs indiquent se faire parfois engager sous la forme de Contrats à Durée Déterminée d'Usage (utilisés l'intermittence)
  • 16% des auteurs indiquent être salarié dans le secteur privé, et 4.50% comme agent de la fonction publique

Une activité qui génère des frais

Pour autant être auteur ne se limite à la simple écriture de projets cinématographiques et audiovisuels. En effet, comme les producteurs, les auteurs ont besoin de matériel pour exercer, mais  de faire leur promotion dans l'espoir d'être un jour produit.

Ce travail d'auto-promotion génère des frais évidents et nécessaires, en termes de transports ou d'accréditation à des marchés, qui sont souvent pris en charge à titre personnel par les auteurs et autrices. Il en va de même pour l'acquisition d'ordinateurs ou de la documentation nécessaire au travail d'écriture.

35% des auteurs indiquent que cette activité leur génère des frais mensuels compris entre 400€ et 1 000€ par mois

 

En effet, alors mêmes que les auteurs pourraient être considérés comme des travailleurs indépendants, le statut d'auteur ne confère que difficilement, voire aucun, statut social.

Lire aussi à ce sujet : https://ciclic.fr/ciclic/les-focus/les-auteurs-en-quete-d-un-statut-social

Des auteurs peu mobiles

La très forte précarité du statut d'auteur, et la nécessité parfois d'assurer une activité alimentaire, compliquent considérablement la mobilité des auteurs de l'image.

Déjà confrontés à des situations financières difficiles, les auteurs de l'image ont de réelles difficultés à assumer des dépenses supplémentaires inhérentes à des déplacements et des accréditations à des marchés et/ou festivals. Or, ces dépenses sont cruciales pour les auteurs pour le développement de leurs réseauxet la promotion de leur travail. Finalement, donc :

  • 61% des auteurs indiquent dépenser moins de 100€ par mois en frais de transport,

  • 63,10 % des auteurs indiquent dépenser moins de 100€ par mois en frais d’accréditation,

 

 

Des auteurs toujours tournés vers l'international

Déjà très précaires, les auteurs de l'image indiquaient en septembre 2020 adapter leur écriture au nouveau contexte international. Les frontières étant encore fermées, les auteurs faisaient part de leur intention à réduire un peu leur écriture vers l'international.

  • 68% des auteurs indiquaient en septembre 2020 envisager l'écriture de films avec des tournages à l'international, contre 84% avant le confinement (soit une baisse de 19%)
  • 79% des auteurs indiquaient en septembre 2020 envisager l'écriture de films avec des tournages en Europe, contre 84% avant le confinement (soit une baisse de 6%)

Des auteurs très inquiets

Sur une liste de 41 propositions différentes, il ressort les principales inquiétudes suivantes des auteurs régionales :

  • 95% des auteurs de l’image s’inquiètent de la diminution des aides à l’écriture et au développement,
  • 95% des auteurs de l’image s’inquiètent de la diminution des minimas garantis,
  • 89% des auteurs de l’image s’inquiètent de l’encombrement des réseaux de diffusion, et de la visibilité réduite pour les œuvres,
  • 84% des auteurs de l’image s’inquiètent de l’insuffisance de leur trésorerie.