Zanzibar, la musique au cœur des hommes et des femmes

Zanzibar située au large des côtes de l’Afrique orientale, étape incontournable de la route des épices, se trouve au carrefour des cultures de l’Océan Indien, de l’Afrique, l’Inde, la Chine, l’Indonésie et du monde arabe. L’île a également attiré les Portugais et les Britanniques. Les réalisateurs Philippe Gasnier et Patrice Nezan nous invitent sur cette île où la musique est le véhicule des traditions. 

La musique et la poésie accompagnent les Zanzibari. Elle est profondément ancrée dans la vie quotidienne de l’île. Seule la musique a pu fédérer depuis des millénaires des peuples indiens, arabes, africains pour vivre ensemble dans un esprit de tolérance.

Après être allés à la mosquée, les hommes se retrouvent dans leur club musical préféré pour discuter et échanger les nouvelles du jour tout en sirotant une tasse de café. Ils sortent les instruments et l’orchestre à cordes commence à jouer accompagné de l’accordéon et des percussions. Les femmes assises devant l’orchestre chantent des chansons d’amour au rythme de la musique lancinante. Le public écoute attentivement et les femmes se déhanchent en reprenant en chœur les paroles de la chanson.

Dans la rue c’est l’effervescence, marchands de rue, vélos, voitures se croisent et semblent composer une partition à l’image de l’île paisible et rythmée selon le moment de la journée. Au club, deux violons s’accordent, l’orchestre composé d’hommes de tous âges démarre accompagné de l’accordéon et la derbouka. Une vieille femme se lève. Son visage est marqué par le temps. Des échanges de regards entre musiciens montrent que c’est une personne respectée de tous, elle s’appelle Bi Kidude. Ici c’est une véritable légende vivante et c’est aussi la mémoire vivante de l’île. A travers ses chants et ses poèmes, elle hypnotise son auditoire et perpétue la tradition en transmettant son savoir aux plus jeunes.

Un homme joue d'un instrument à cordes au bord de la mer. Près de lui, un homme et son fils et un couple regardent la mer, bercés par la musique. Ainsi s'écoule la vie sur l'île. La musique berce le quotidien - dans la rue ; quand la pluie tombe sur les feuilles de palmiers, sur les maisons ou sur la mer ; dans le chant du muezzin ; dans les gestes des joueurs de dominos; et dans le coeur des femmes et des hommes.

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Les réalisateurs : 

Patrice Nezan est producteur artistique de films de longs métrages de fiction, de documentaires et de projets transmedia depuis quinze ans. Il propose des passerelles entre les différentes grammaires du cinéma, de la danse, de la musique et de l’art contemporain, persuadé de leurs capacités à nourrir des propositions cinématographiques originales et innovantes. Cette ligne éditoriale l’amène à collaborer avec des cinéastes et artistes tels que Catherine Maximoff, Clarisse Hahn, Claudio Pazienza, Claude Mourieras, Antoine Boutet, Olivier Megaton, Pierre Fourny ou Emanuel Licha. Il dirige la maison de production Les Contes Modernes, basée à Valence.
C’est au cours des années 90 que son travail trouvera une forme « documentaire de création ». D’abord en réalisant des films avec/sur des artistes, plasticiens, musiciens ou architectes etc. puis en commençant une série de voyages pour filmer des musiques du Monde (Éthiopie, Cuba, Tanzanie, Cambodge…). 

Philippe Gasnier est né sur les bords de la Loire. La lumière des bords de l'Anjou pourrait à elle seule justifier l’inclinaison qu’il aura pour la peinture ! Peinture qu’il pratique très tôt, et le mène logiquement à des études aux Beaux-Arts de Bourges. Simple étape du parcours, car l’université de Vincennes saura répondre à ses attentes de pluridisciplinarité : une formation à tiroirs qui intègre, en plus des arts plastiques, la musique, le cinéma, la philosophie ou même la géographie. Mise en pratique de ces savoirs dans les années 80 à Orléans où il élit domicile. Par la musique au sein du combo expérimental Un Département ; par son implication dans des démarches collectives (Orléans Film Fabrique dès 1979) et par la création et la gestion du lieu alternatif Oulan Bator. Performances, concerts, événements culturels de toutes sortes s’enchaîneront ainsi durant une décennie.