Variations sur Marilou : une ode à la chanson de Gainsbourg

Avec Variations sur Marilou, Félix Dufour-Laperrière nous transporte dans son univers pictural au rythme du célèbre morceau éponyme de Serge Gainsbourg où un homme observe les modulations du corps d'une femme. Accueilli en 2006, le jeune cinéaste Canadien, formé aux Beau-Arts de l'Université de Concordia à Montréal, ouvrait pour la première fois les portes à l'international de la résidence d'animation de Ciclic.

En 1976, Serge Gainsbourg publiait son quatrième album dit « concept ». L’homme à la tête de chou raconte une histoire, celle d'un homme âgé de quarante ans qui tombe amoureux d'une shampouineuse pour le moins originale. Le chanteur devient narrateur pour cet opus : l’histoire avance au rythme de douze chansons. Serge Gainsbourg évoque une rencontre entre ce quadragénaire et la jeune fille dans le salon où elle travaille (Chez Max coiffeur pour hommes) pour ensuite développer les sentiments des amoureux dans le titre Ma lou Marilou, allant même parfois jusqu'à évoquer des jeux érotiques avec Variations sur Marilou.

Quant au mot "variations" sa définition "musicale" est la suivante : "Transformation d'une phrase musicale par divers procédés d'écriture qui touchent, séparément ou simultanément, à la mélodie, au rythme, à la mesure, au mode, au ton, à l'harmonie, à la polyphonie, tout en laissant le thème original discernable." 

De ces matières le réalisateur s'est nourri et nous livre une œuvre poétique, un hommage sensible où différentes techniques se côtoient. Ainsi, Félix Dufour-Laperrière a tantôt recours à la peinture sur verre et sur papier, au dessin, au collage. Certaines courtes animations dessinées sont aussi photocopiées et intégrées aux compositions animées sous la caméra.

De 2002 à 2005, le Canadien Félix Dufour-Laperrière a suivi des études sanctionnées par un Baccalauréat en beaux-arts spécialisé dans le dessin animé à l’Université Concordia.

En 2003, il a tourné son premier film d’animation, Encre noire sur fond d’azur. Ce film a gagné le prix Jutra du Québec dans la catégorie « meilleur film d’animation ».
Viennent ensuite deux autres films d’animation, Head (2004) et Un, deux, trois crépuscule (2006), qui a été récompensé comme meilleur film d’animation lors du Festival de cinéma des 3 Amériques.

En plus de son activité de producteur, scénariste et réalisateur, il préside l’organisation « Noir sur Blanc Animation », qui se consacre au soutien financier, à la production et à la diffusion de films d’animation. Avec Rosa Rosa (2008), Félix Dufour-Laperrière a travaillé avec des photos d’archive. Les images se fondent les unes dans les autres pour mieux souligner la cécité qui s’empare peu à peu de l’homme.

Source : Arte Court-circuit