Beyrouth, 2006. Dans le huis clos d'un appartement, les habitants s'organisent pour supporter la guerre. Solidarité, force collective, dialogue, autant de stratagèmes pour repousser les inquiétudes générées par le conflit dans une ville ou chaque coin de rue est hanté par le danger et la crainte. Dans ce contexte troublé, Dalia Fathallah choisit de poser sa caméra pour nous livrer un récit à hauteur d'homme et tenter d’être au plus proche de l’invisible et de l’humain.
Le 12 juillet 2006, le gouvernement israélien entamait la guerre des 33 jours contre le Liban et le Hezbollah. Conflit complexe déclenché suite à l'emprisonnement de deux soldats israéliens se trouvant à la frontière israélo-libanaise, les représailles israéliennes entraînent une période d'intenses tensions entre les deux pays. Les opérations militaires conduites par Israël visant le Hezbollah plongent les populations libanaises dans la peur.
Comment filmer la guerre lorsque celle ci est omniprésente dans l'imagerie contemporaine ? Dalia Fathallah choisit de prendre le contre-pied du sensationnel et du spectaculaire et prend le temps de formuler un propos sensible. La réalisatrice affirme ici une temporalité singulière mais qui semble nécessaire à la pertinence du discours et du regard. C'est donc en 2012 que la réalisatrice revisite les évenements de 2006. Loin de l'urgence d'informer, elle interroge le Liban d'aujourd'hui dans un temps suspendu incarné par le huis clos de l'appartement familial.
« Je filme pour une seule raison : ne pas devenir folle »
Pleinement concernée par le conflit, la réalisatrice met à distance la guerre et place la caméra entre elle et la réalité pour livrer un journal filmé ou le spectateur partage les joies et les peines d'un quotidien en guerre. Dans l'intime se dévoile l'essentiel et dans ce récit à la première personne, l'individuel prend une portée universelle.