Publié le 06/07/2018

Document-aire, document-eur

Kinoki : vrai - faux documentaire ?

Le documenteur est un film qui, même s'il prend toutes les apparences d'un vrai documentaire, utilise une narration entièrement fictionnalisée. Son objectif est souvent d'emmener le spectateur à la découverte d'une certaine idée d'un réel (sérieux, étayé), et, petit à petit de lui faire admettre les thèses les plus farfelues. En-celà, le court métrage Kinoki, coréalisé par Léo Favier et le collectif Schroeter & Berger est une joyeuse proposition à "des solutions directes pour une vie meilleure".

L'un des exemples les plus parlants de documenteur est le film Dark Side Of the Moon de William Karel réalisé en 2003. Ce film, commandité par Arte, mêle de fausses interviews de personnages illustres parfaitement insoupçonnables et des images d'archives plus véridiques les unes que les autres. C'est une démonstration magistrale de manipulation médiatique et une preuve ultime de la puissance extrême des images télévisuelles. Seul un générique de fin (relevant presque du bêtisier) vient dénoncer la supercherie.

De son côté Kinoki oeuvre plus petitement à la re-création de l'histoire collective d'un petit village du centre de la France, de ses traditions de fêtes et de joie et de la solidarité de ses vrais-faux villageois pour accéder à un bonheur bien mérité. Une fanfaronnade légère, amusante et touchante qui réécrit l'histoire d'un village fictif à partir de vraies images d'archives de Graçay dans le Cher.

Léo Favier : né en 1982, ce jeune réalisateur vit et travaille aujourd’hui à Berlin. Multipliant les expériences sur les images, il est également plasticien et graphiste. Après son premier documentaire remarqué Kinoki, il poursuit son travail de mise en valeur des archives amateurs lors du résidence à Issoudun, au pôle patrimoine de Ciclic. Le projet Après le volcan est en cours de réalisation et sera présenté fin 2015.