Happy âphivoat

Synopsis

Dans la campagne cambodgienne, des paysans fauchent à la main sous le soleil. Dans la rizière d'à côté́, deux moissonneuses-batteuses font de même en quelques minutes tout en séparant le grain des tiges, sous le regard des enfants du village. Sur la longue route de campagne en construction, les camions transportant des sacs de riz croisent les camions transportant des ouvrières. Dans une usine de la banlieue de Phnom Penh, une ouvrière coud des sangles à la chaîne. Autour d'elle, des milliers de travailleurs percent, coupent, assemblent eux-aussi au rythme des machines. À Phnom Penh, à l'ombre des tours en chantier et des panneaux publicitaires, les ouvrières du textile menées par un syndicaliste manifestent, défilant devant les vitrines des magasins de meubles de luxe, désertes. En filmant les traces de la métamorphose que connaît le Cambodge et en recueillant la parole des ouvriers qui témoignent de leurs conditions de travail, Happy Âphivoat se fait l'écho d'une histoire mondiale des luttes sociales.

Mots-clés / thèmes : ouvriers, économie, usines, travail, Cambodge

mdd19

Fiche technique n°20894

Équipe technique

Réalisateur Romain Kosellek
Producteur Sanosi Productions
Montage Molla Rodolphe, Kosellek Romain
Photo Romain Kosellek
Son Ghersinu Éric
Soutien Ciclic - Région Centre : Aide a la production

À propos de Romain Kosellek

Pourquoi filmez-vous ? 

Réaliser un film comporte beaucoup d’étapes très différentes, c’est une des choses passionnantes dans ce métier. A chacune de ces étapes, il y a une raison au pourquoi.
Concernant l’acte de filmer, ma motivation est directement liée à la pratique. J’ai toujours filmé moi-même. Je n’envisage pas de faire appel à un chef opérateur pour mes films. Pour moi le moment du filmage, le moment où l’enregistrement est lancé et qu’il faut tenir le plan, fait partie intégrante de mon écriture. Le moment du tournage nécessite une concentration aiguë, pour ne pas faire d’erreur technique bien sûr, mais surtout une concentration aux autres, à l’espace, à son propre corps, à l’action que l’on tente de capter et au sentiment qu’on souhaite transmettre.
Lorsque je cadre, si je suis honnête avec moi-même, je sens si le plan raconte quelque chose d’intéressant ou pas. Et en décortiquant ce sentiment, petit à petit, je sais mieux ce que je cherche et ce que je veux dire ou transmettre dans le film. C’est un aller retour entre la réflexion et l’émotion. En général, je filme peu car je ne suis pas vraiment dans une envie de captation totale du réel. J’aime beaucoup cette phrase de Chris Marker : « La photo, c'est la chasse. C'est l'instinct de chasse sans l'envie de tuer. C'est la chasse des anges... On traque, on vise, on tire et clac ! au lieu d'un mort, on fait un éternel. ». C’est cette sensation au moment du tournage qui me motive dans le filmage documentaire. Je ne peux pas imaginer de séparer complètement une phase d’écriture et ce moment de traque. L’écriture filmique réside, en première étape, dans cette expérience physique du tournage.
La deuxième étape d’écriture est bien-sûr au moment du montage. Et j’aimerai donc préciser la question en « pourquoi je fais des films » ? Une des premières raisons est que réaliser un film, faire des repérages, écrire, se documenter... permet la rencontre. Ça m’ouvre l’esprit, ça permet de développer ma pensée et mon regard sur le monde. Mais assez simplement, réaliser me permet de penser la ou les questions du film. Et ce moment se concentre fortement à l’étape du montage. Selon moi, la puissance du cinéma vient des potentialités du montage et de la possibilité de reconstruire un monde, faire se croiser des regards qui jamais ne se croisent dans la vie réelle.
Enfin, pour prendre un peu de recul sur la réalisation, en reprenant cette fois-ci Godard, je crois qu’il y a pour moi une nécessité à filmer pour « crier plus fort pour ceux qui luttent et ne peuvent pas crier ».
Donc ma motivation dans le travail de réalisation se trouve à la croisée entre une expérience physique au moment du tournage, une réflexion sur le monde au moment du montage et une nécessité d’engagement dans la société dans laquelle je vis.

Son parcours

Après des études de mathématiques, Romain Kosellek administre une compagnie et une école de théâtre à Paris. Il co-réalise son premier reportage en 2007 avec Elsa Berthet, Courants contraires. En 2014, il intègre le Master réalisation documentaire de Lussas et réalise un film de fin d'études, Leur permettre d'envahir l'écran. En 2015, il réalise un film sur les travailleurs d'une société de nettoyage, Ils réclamaient des choses folles. L'année suivante, il réalise deux courts-métrages, Printemps 2016 Paris et Boulevard en lutte

Source : SaNoSi Productions