Rencontre autour de Saint-Simon au Domaine de Chambord

12 septembre

Olivier Baumont invite Jean-Michel Delacomptée dans le cadre de sa résidence pour une rencontre autour de Saint-Simon

avec la participation de Manuel Blanc

Olivier Baumont, en résidence d'auteur au Domaine national de Chambord, achève l’écriture d’un ouvrage sur la musique au 18e siècle dans les Mémoires du duc de Saint-Simon, grand mémorialiste de la seconde partie du règne de Louis XIV et de la Régence. Ce travail totalement inédit sera un atout précieux pour les chercheurs mais aussi pour les amoureux du Grand Siècle. De plus, sa publication coïncidera avec l’exposition sur les spectacles à la cour organisée par le domaine de Versailles, partenaire de ce projet.
Cette résidence, soutenue par Ciclic, s'est déroulée en trois périodes : janvier, mai et septembre 2014.

Pour cette soirée, qui s'inscrit dans le cadre de sa dernière période de résidence, Olivier Baumont a souhaité inviter l’écrivain Jean-Michel Delacomptée et le comédien Manuel Blanc pour une rencontre autour de la figure du duc de Saint-Simon.

Elle s’articulera autour du livre La Grandeur Saint-Simon de Jean-Michel Delacomptée et du projet de résidence d’Olivier Baumont sur la musique dans les Mémoires du Duc. Des passages de La Grandeur, lus par Manuel Blanc, alterneront avec des œuvres de Couperin interprétées par Olivier Baumont au clavecin, alimentant le dialogue entre les deux écrivains. En fin de rencontre, Manuel Blanc lira également de brefs passages du Petit éloge des amoureux du silence de Jean-Michel Delacomptée, ainsi que des passages du  Journal de résidence à Chambord d’Olivier Baumont.

 

// Olivier Baumont
Après avoir obtenu deux premiers Prix de clavecin et de musique de chambre à l’unanimité au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, où il enseigne aujourd’hui, Olivier Baumont se produit régulièrement en France et à l’étranger. Eclectique, il a enregistré aussi bien l’intégrale de l’œuvre pour clavecin de Rameau et de Couperin que des disques consacrés à Bach, à Hendel, à Purcell, aux compositeurs russes du XIIIème siècle et même à la musique américaine des Lumières.
Artiste curieux, passionné et érudit, il a publié de nombreux ouvrages consacrés à des compositeurs comme Couperin ou Vivaldi, ainsi qu’une œuvre sur La musique à Versailles qui a obtenu le prix du meilleur livre de la musique du Syndicat des critiques musicaux français en 2008.
Si ses qualités de musiciens sont très vite reconnues, son sens aigu de la communication (masterclasses, conférences, émissions de radio et télévision) et son bonheur d’être sur scène comme de partager avec d’autres arts son goût pour les 17e et 18e siècle (productions théâtrales, direction artistique du Festival de Champs sur Marne, livres) sont également salués et font de lui un artiste aux multiples facettes, sollicité internationalement. 

// Jean-Michel Delacomptée
Après une agrégation de lettres modernes et un doctorat de littérature française, JM Delacomptée a occupé un poste d’enseignant à l’institut français de Kyoto puis de conseiller culturel à Jérusalem, avant de remplir, pendant dix ans, différentes fonctions à l’administration centrale du ministère des Affaires étrangères. Il a enseigné ensuite à l’université de Bordeaux 3, puis à l’université Paris 8 Saint-Denis. Il vient de créer une collection littéraire aux éditions Gallimard.

Sa production d’écrivain consiste principalement en des portraits de personnages historiques et de gens de lettres. Personnages historiques : Henriette d’Angleterre avec Madame la Cour la Mort (1993), François II avec Le Roi Miniature (2000), Ambroise Paré avec Ambroise Paré La main savante (2007). Gens de lettres : La Boétie et Montaigne avec Et qu’un seul soit l’ami (1995), Racine avec Racine en majesté (1999), Mme de Motteville avec Je ne serai peintre que pour elle (2003), Bossuet avec Langue morte Bossuet (2009), enfin le duc de Saint-Simon avec La grandeur Saint-Simon (2011). A l’exception du Racine paru chez Flammarion, ces portraits littéraires ont tous été publiés chez Gallimard dans la collection « L’un et l’autre », tout comme Ecrire pour quelqu’un (2014). Par ailleurs, il a publié aux PUF une analyse de La Princesse de Clèves (1991), radicalement modifiée dans Passions, la Princesse de Clèves aux éditions Arléa (2012), reprise en poche (2014). Enfin, il a publié deux romans chez Calmann-Lévy, Jalousies (2004) et La vie de bureau (2006).

// Révélé dès son premier film (J’embrasse pas d’André Téchiné) en 1991, Manuel Blanc a tourné dans une vingtaine de films avec des réalisateurs tels que Serge Moati, Laurent Bouhnik, Werner Schroeter ou, plus récemment, Antony Hickling. Il a également joué dans une dizaine de pièces de théâtre et vient de publier son premier roman : Carnaval.

 

Rencontre autour de Saint-Simon (une soirée proposée par le Domaine national de Chambord et Ciclic)
Vendredi 12 septembre à 18h30
Salle des Chasses – rez-de-chaussée du château
Gratuit sur réservation – dans la limite des places disponibles – à culture@chambord.org / 02 54 50 40 22



Extrait de l'ouvrage de Jean-Michel Delacomptée, La Grandeur Saint-Simon (Éditions Gallimard, collection L'un et l'autre, 2011) :

     Il y a toujours un instant précis où une œuvre s'inaugure. Un instant où un paragraphe s'ébranle, où une phrase définitive s'impose. Où l'informe prend forme.
Parfois c'est un défi qu'on se croit digne de relever puis, dépité, qu'on abandonne, du temps qui s'écoule, et, des années plus tard, sursaut mystérieux, l'envie d'en revenir au défi par une sorte de fidélité aux projets inaboutis qui nous ont plu.
      Il peut s'agir d'autres raisons. Ou de plusieurs à la fois.
    Toujours est-il qu'en 1739 ou en 1740, à soixante-quatre ans, à moins qu'il ne fût déjà dans sa soixante-sixième année, Louis de Saint-Simon, rompant les amarres, s'élança dans l'océan. Beaucoup trop d'eau avait coulé sous les ponts avant qu'il ne s'élance, et d'une source jaillie depuis trop longtemps, pour que, par indifférence, ou par scepticisme face aux hypothèses, on élude ce qui l'a décidé.
    L'appel de la vérité, je crois.
    Et la grandeur.

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Durant sa résidence à Chambord, Olivier Baumont a décidé de tenir un petit journal de bord dans lequel il consigne quelques réflexions et faits marquants, comme autant de jalons émaillant son séjour dans le château. Découvrez les notes de la première période et la deuxième période de sa résidence.