— Publié le 09/03/2023

Howard Zinn, une histoire populaire américaine

Un documentaire de Olivier Azam & Daniel Mermet

Les Mutins de Pangée / 106 minutes / DCP / 2015
Distribution : Les Films des deux rives - sortie nationale le 29 avril

« Tant que les lapins n’ont pas d’historiens, l’histoire est racontée par les chasseurs. »

Au Début du XIXème siècle, les parents d’Howard Zinn, débarquent d’Europe de l’Est à Ellis Island, comme des millions de migrants qui rêvent de terre promise, qui rêvent de fortune, qui rêvent simplement d’une vie meilleure... Ils découvrent l’Amérique. Du pain et des roses est le premier long métrage d’une trilogie en devenir qui va parcourir l’histoire populaire des États-Unis de Christophe Colomb à nos jours, à travers l’histoire personnelle extraordinaire de Howard Zinn, historien des lapins.

MOTS CLEFS : Histoire / Etats-Unis / monde ouvrier / portrait / 20e siècle  

Avec l’énorme succès de son livre Une histoire populaire des Etats-Unis, Howard Zinn a changé le regard des Américains sur eux-mêmes. Zinn parle de ceux qui ne parlent pas dans l’histoire officielle, les esclaves, les Indiens, les déserteurs, les ouvrières du textile, les syndicalistes et tous les inaperçus en lutte pour briser leurs chaînes. A Paris et à Boston nous avons eu la chance de rencontrer Howard Zinn et de le filmer, toujours stimulant et fraternel. À la fin Zinn disait « Je veux qu’on se souvienne de moi comme quelqu’un qui a donné aux gens des sentiments d’espoir et de pouvoir qu’ils n’avaient pas avant »

Avec la participation de : 
Howard Zinn, Noam Chomsky, Chris Hedges, Tim Yeager, Matt Muchowski, Jim Beauchesne

Howard Zinn est né en 1922, à Brooklyn, dans une famille d’immigrés. Il est mort le 27 janvier 2010, laissant derrière lui de nombreux ouvrages importants dont l’incontournable Histoire populaire des Etats-Unis, de 1492 à nos jours (éditions Agone). Howard Zinn a traversé le 20ème siècle sans se contenter de l’observer.

Formé à la lutte des classes dans les rues du New York de la grande dépression des années 30, jeune ouvrier d’un chantier naval, il s’est ensuite engagé dans la Seconde Guerre mondiale comme bombardier dans l’US Air Force, pour combattre le fascisme en Europe. Bouleversé par le bombardement (inutile) de Royan au napalm et par les conséquences de Hiroshima, il va s’engager toute sa vie contre la logique de guerre qui se masque derrière les bonnes intentions.

Dans l’ambiance du maccarthysme d’après-guerre, Howard Zinn décide de se lancer dans des études universitaires d’Histoire, auxquelles il a accès gratuitement en tant que vétéran. Son premier poste de professeur, il l’obtient au Spelman college, une université d’étudiantes afro-américaines du sud des Etats-Unis. Il prend alors part activement dans les mouvements pour les droits civiques des noirs américains, contre la ségrégation raciale. Il prend part à la résistance non-violente des étudiants, les manifestations, les sit-in, les freedom rides, les procès... La pratique de la désobéissance civile traverse les Etats-Unis des années 50 et 60 marque la pensée de Howard Zinn. 
De ses souvenirs d’enfant de la « classe laborieuse » dans le New York des années 30 à l’élection de Barack Obama, l’œuvre de Howard Zinn mêle sa propre expérience et l’histoire populaire, une mémoire qui met sur le devant de la scène les acteurs oubliés de l’Histoire officielle et qui restera comme un modèle de référence pour les générations futures.