Publié le 08/11/2019

12 secondes pour se faire un film

Le « found footage » : faire un film sans tourner une seule image ! 

Au cours de l’année 2013-2014, les élèves du lycée Paul-Louis Courier de Tours ont travaillé à l’élaboration d’un film de montage d’images d’archives en partant de l’idée du found footage, terme anglais qui désigne la récupération de pellicules impressionnées dans le but d'enregistrer un autre film. Cette pratique est très utilisée dans le cinéma expérimental et vise à réemployer des images de films déjà existants pour en fabriquer un nouveau. De Dziga Vertov à Alain Resnais en passant par Chris Marker, de grandes signatures se sont prêtées à l’exercice qui consiste à faire un film à partir d'images déjà tournées, un film qui s’écrit donc en grande partie sur la table de montage. Images d’actualité, émissions de télévision, archives industrielles, militaires, éducatives, films de famille, d’explorateurs ou images de cinéastes amateurs, les terrains d’exploration du film d’archives sont multiples et variés.

Pendant l’année, les élèves ont donc sélectionné un ensemble de films amateurs sur le site Mémoire de Ciclic, à partir duquel ils ont conçu trois scenarii liés par une scène initiale commune : une femme dans une barque naviguant sur un lac.

Les images d’archives, véritable matériau cinématographique, ont été utilisées comme générateur du récit. Elles ont été réinterrogées et servent de champ d'expérimentation à des formes narratives. En utilisant ces images qui n'ont pas été conçues par les élèves et qu'il s’agissait d’agencer et de relier, l'objectif était de comprendre les enjeux du montage. Parallèlement, les élèves ont effectué un travail abouti sur le son en questionnant la place d’une voix off dans le récit tout en travaillant la démarche d’une atmosphère sonore proche du travail, trop méconnu, de mixeur.

Le but de la démarche était de créer du sens entre des images non reliées entre elles, qui proposent des espaces-temps différents. Les trois courts métrages relatent et développent trois suites possibles à ces douze secondes de départ. Le pouvoir des images d'archives réside dans leur capacité à porter en elles une puissante dose d'imaginaire : des lieux de mémoire, terrains de jeu pour la création et le détournement. Une image est toujours faite dans un but précis ; elle peut dire vrai comme mentir vraiment. Parce que les images d'archives ne sont finalement que des infimes fragments de vie, elles offrent à chacun la possibilité d'inventer avant, pendant et après des choses qu'elles donnent à voir.

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Participants : 14 élèves (Seconde, Première L et ES ; Terminale L, ES et S).
Encadrement pédagogique : Florence Doucet et Marianne Bovani.
Encadrement artistique : Franck Wolff (réalisateur) et Fabien de Macedo (ingénieur du son).
Lieu de préparation : Lycée Paul-Louis Courier.
Cadre : atelier artistique.
Genre et technique : Found Footage, montage et sonorisation d’images d’archives. 

Titre, durée et synopsis : Douze secondes pour se faire un film (19 minutes).
À partir d’une même séquence initiale de douze secondes où l’on voit une femme, de dos, qui rame sur un lac, on imagine un drame, ou plutôt trois hypothèses narratives autour d’un événement dramatique.    

Nom des élèves participants :
Le Dossier 347 (première version), réalisé par Gabriel Davernon, Benoît Adam, Clément Perrin, Rémi Journault, Pierre Moreau.
Ricochets (deuxième version), réalisé par Luce Hoeltzener, Ronan Champigny, Elise Nabbe, Noémie Garenaux.
Séquelles (troisième version), réalisé par Louise Devillard, Maud Lemaire, Laurette Chanvalon, Alexia Arnault, Aymeric Mailler.