7 - Répartition des soutiens par genre

38,5 M€ : (Très) légère baisse des investissements sur le long métrage

En 2019, nous avions souligné le record des soutiens alloués au long métrage par les collectivités territoriales avec 39,24 M€. Et d’évoquer une hausse continue de 3 années successives. 2020 marque l’arrêt de cette progression mais dans des proportions minimes : 38,5 M€ (-1,84%). Dans le même temps, le nombre de projets soutenus progresse de près de 17% pour atteindre 539 aides.

Une fois encore, on peut y voir le signe de la part des différents fonds de soutien d’une volonté d’apporter moins d’investissement aux projets mais dans un plus grand nombre pour soutenir la filière. En chiffres, la moyenne de l’aide passe de 85 119 à 71 463 €, en baisse de 16%.

25 collectivités ont abondé les soutiens au long métrage en 2020, soit 3 de moins que l’année précédente. Pour rappel, il y en avait eu 3 de plus en 2019. Parmi les collectivités n’apparaissant plus en 2020, on note la Ville de Nice et le département des Alpes Maritimes (pour les raisons évoquées plus haut) mais également le département des Landes. 

Dans ces 25 collectivités, sont inclus, outre Auvergne-Rhône-Alpes Cinéma : 16 Régions, 5 départements, l’euro-métropole de Strasbourg et les métropoles d’Aix-Marseille Provence / Conseil de territoire Pays de Martigues et Toulouse. 

Il faut souligner le net repli de la Bourgogne-Franche Comté (-35,6%) après une année de fort investissement. Plus globalement, plusieurs « grandes » Régions enregistrent une baisse notable de leurs soutiens au long métrage : Nouvelle-Aquitaine (-18,6%), Occitanie (-12,8%), Ile-de-France (-12,06%), Hauts-de-France (-18,13%). La Guadeloupe dévisse à -78,4%, la Martinique à -82,6%.

L’échelon départemental, qu’on sait plus enclin à soutenir la fiction TV, n’est pas épargné : -52% pour la Charente, -19,1% pour la Charente-Maritime, -25,7% pour le Lot-et-Garonne. La Dordogne, à l’inverse, double ses fonds (+128%)… à 114 000 € de crédits. Avec 8 000 € de plus pour 1 seul projet, la Gironde enregistre une hausse de 20%.

Sur les 539 aides, 350 sont fléchées sur le long métrage de fiction, (30,8 M€) contre 124 en documentaire (3 M€), 65 en animation (4,68 M€). C’est donc une belle montée en puissance pour la fiction puisqu’en 2019, le nombre d’aides atteignait 314 tout comme le documentaire (124 aides versus 97) et l’animation (65 aides en 2020, 50 en 2019).

▲Top 5 Long métrage

ILE-DE-FRANCE : 11 889 752 € (96 aides) / 123 852 € de moyenne
PROVENCE-ALPES-COTE D’AZUR : 3 986 000 € (69 aides) / 57 768 € de moyenne
AUVERGNE-RHONE-ALPES CINEMA : 3 460 000 € (22 aides) / 157 273 € de moyenne
NOUVELLE-AQUITAINE : 2 879 210 € (86 aides) / 33 479 € de moyenne
HAUTS-DE FRANCE : 2 547 500 € (31 aides) / 82 177 € de moyenne

Nouveau record pour le documentaire : 14,6 M€ de soutien

S’il fallait encore s’interroger sur le retour en grâce du documentaire, voici un élément indéniable : 2020 est une année record pour le documentaire avec des soutiens à 14,6 M€ soit son plus haut niveau depuis la première recension des données par CICLIC.

Cette augmentation de 10,28% correspond à la quatrième année de progression continue sur ce genre : +10,5% en 2017, +10% en 2018, +13% en 2019 ! Même constat en nombre d’aides avec 854 contre 762 l’année précédente. Quant à la moyenne des montants allouée, elle est d’une stabilité confondante : 17 145 € en 2020… et 17 424 € en 2019.

Sur ces 854 aides, 119 sont le fait des COM (+40% de projets COM) pour un soutien moyen de 15 274 € (+23,2%).

La série documentaire enregistre un tassement du nombre des projets soutenus (46 soit 2 de plus qu’en 2019) pour un budget en retrait (1,78 M€). A l’inverse, l’unitaire s’envole : +90 projets aidés, +1,4 M€ (en hausse de 12,7%) et une moyenne de soutien stable à 15 918 €.

22 collectivités ont abondé le soutien au documentaire soit 1 de plus qu’en 2019 : 17 Régions, 3 départements (Charente-Maritime, Dordogne, Sarthe) ainsi que l’euro-métropole de Strasbourg et la métropole de Toulouse.

Les collectivités les plus en recul sont : Auvergne-Rhône-Alpes (-38%), Guadeloupe (-49%), Corse (-17%), Grand-Est (-20%). A l’inverse, les collectivités qui ont le plus accentué leur soutien sont la Bourgogne-Franche-Comté (+48,5%), Bretagne (+31%), Guyane (+155,5%), Ile-de-France (+112,5%), Occitanie (+43,1%), Pays de la Loire (+61,8%), Martinique (+55,6%) ou encore la méropole de Toulouse (+43,4%).

▲Top 5 Documentaire

ILE-DE-FRANCE : 2 144 000 € (47 aides) / 45 617 € de moyenne
HAUTS-DE FRANCE : 1 828 000 € (130 aides) / 14 062 € de moyenne
CORSE : 1 440 000 € (62 aides) / 23 226 € de moyenne
GRAND-EST : 1 204 250 € (74 aides) / 16 274 € de moyenne
BRETAGNE : 1 100 386 € (78 aides) / 14 108 € de moyenne

L'Animation au plus haut avec 8,7 M€

Genre cyclique par excellence, l’animation alterne entre année faste et année en repli (-22,5% en 2019). 2020 est un excellent crû puisqu’avec 8,7 M€ de soutien, le genre obtient son meilleur résultat jamais atteint, en augmentation de 52% des crédits et de 44,7% de la moyenne de soutien. Une nouvelle positive accrue par le fait que le nombre de projets ne croît, pour sa part, « que » de 5,4% pour 135 projets.

15 collectivités (un chiffre constant, hors l’absence des Alpes Maritimes) ont abondé les soutiens à l’animation : 11 Régions, 3 départements et l’euro-métropole de Strasbourg. 

Il faut souligner l’implication croissante des Hauts-de-France, en 3e position des collectivités en 2019 et prenant la tête un an après avec 1,64 M€ (+272,2% !) pour 17 projets soutenus. La Région se permet même de détrôner le département de la Charente, seul représentant de son échelon et défenseur immuable du genre depuis des années. D’ailleurs, bien que perdant la première place, son fonds de soutien gagne, pour sa part, 31,2% à 1,63 M€.

Côté soutien en hausse, on retiendra celui de l’Ile-de-France (+327,8% pour 4 projets), de l’Occitanie (+208,2% et 225 000 €) ou encore la Bretagne qui, après une année baissière, reprend des couleurs en 2020 : +129,5%.

A l’inverse, les Pays de La Loire reculent de 90% ses crédits… mais pour un nombre de projets équivalents à l’année passée. Grand-Est revoit à la baisse ses investissements (-30,3%).

▲Top 5 Animation

HAUTS-DE FRANCE : 1 640 000 € (17 aides) / 96 471 € de moyenne
CHARENTE : 1 637 000 € (23 aides) / 71 174 € de moyenne
NOUVELLE-AQUITAINE : 1 339 535 € (24 aides) / 55 814 € de moyenne
AUVERGNE-RHONE-ALPES : 1 277 000 € (24 aides) / 53 208 € de moyenne
ILE-DE-FRANCE : 770 000 € (4 aides) / 192 500 € de moyenne

+16% pour le soutien à la fiction TV : record battu

Après deux années de baisse, l’hémorragie des soutiens fléchés vers la fiction semble stoppée. Avec un budget total de 13,15 M€, le genre atteint son plus haut niveau, en hausse de 15,91%. Il est intéressant de constater que le nombre de projets varie peu (147 en 2020 contre 150 l’année précédente) ce qui implique, de facto, une belle croissance du montant moyen de l’aide à 89 463 € (+18,3%).

23 collectivités abondent le soutien à la fiction soit un chiffre similaire à 2019 mais avec beaucoup de changements. Ainsi, les départements de la Drôme, Lot-et-Garonne et la Région Normandie sont exclues de notre analyse tandis que la Bourgogne (pour 1 projet), la Martinique (1 projet à 500 000 €), la Guadeloupe (2 projets) et le département des Landes (2 projets) l’intègrent.

Le top 5 des collectivités en 2020 comprend l’Ile-de-France (2,67 M€) suivie des Hauts-de-France, Grand-Est, Occitanie et Nouvelle-Aquitaine.

10 collectivités se sont moins engagées sur la fiction en 2020, parfois de façon conséquente : -34,3% pour Auvergne-Rhône-Alpes, -45,5% pour la Bretagne, -88,1% pour la Corse, notamment. Les départements de Nouvelle-Aquitaine (région dont les crédits sont stables à +2,1% et moins de 1 M€), plutôt habitués à s’investir dans ce genre, confortés par l’infra-régionalité sont quasiment tous en repli : -40% en Charente, -21% en Charente-Maritime, -53% en Dordogne, -55% en Gironde.

On retiendra que sur un seul projet (la saison 2 d’une série policière de 20x52’), la Réunion a apporté un soutien de 580 000 €, en augmentation de… 3766,7% ! 

▲Top 5 Fiction TV

ILE-DE-FRANCE : 2 665 000 € (15 aides) / 177 667 € de moyenne
HAUTS-DE-FRANCE : 2 000 000 € (19 aides) / 105 263 € de moyenne
GRAND-EST : 1 217 000 € (20 aides) / 60 850 € de moyenne
OCCITANIE : 1 072 000 € (11 aides) / 97 455 € de moyenne
NOUVELLE-AQUITAINE : 954 400 € (14 aides) / 68 171 € de moyenne

9,8 M€ pour le court métrage dont 90% pour la production

Encore un plafond qui s’élève : les soutiens accordés au court métrage atteignent dans notre étude leur plus haut niveau à 9,8 M€ (+10,3%) pour 503 aides. Les investissements avaient déjà augmenté en 2018 (+11%) et 2019 (+7%). 84 aides supplémentaires (+20%) ont été accordées ce qui a comme conséquence une baisse de l’ordre de 8% du montant moyen qui passe sous la barre symbolique des 20 000 €.

Toujours choyé, le court métrage demeure le genre sur lequel les collectivités s’impliquent le plus puisqu’on en dénombre 29 en 2020 (inchangé par rapport à 2019) : 17 Régions, 8 Départements, 1 Ville, l’euro-métropole de Strasbourg et les métropoles Aix-Marseille Provence / Conseil de Territoire du Pays de Martigues et Toulouse.

A noter l’absence de la Charente Maritime (3 projets et 20 000 € en 2019) et l’arrivée de la Haute-Savoie (1 projet pour 50 000 €). Avec 1,05 M€, la Nouvelle-Aquitaine occupe toujours le premier rang des collectivités soutenant le court avec une légère baisse de 3,8%. La Corse, inversement, a augmenté ses crédits de 71,7% pour 863 500 €.

Même si les sommes restent modestes, plusieurs progressions sont cependant notables et sont l’objet de départements : +740% en Gironde (84 000 €), +293% en Dordogne (55 000 €), +100% pour le conseil de territoire du Pays de Martigues et même +102% pour la métropole de Toulouse. Au niveau de l’échelon régional, il faut souligner la Bourgogne qui double quasiment ses aides (435 000 € pour 16 projets) tout comme la Guyane (60 000 €). 

Et dans notre TOP 5, la Bretagne fait progresser ses crédits de 24,4%, la Réunion de 56,5%... alors que Grand-Est affiche un recul de 6,1%. 

Au total, 16 collectivités ont accru leurs investissements tandis que 13 les ont revues à la baisse.

Comme chaque année, près de 90% des aides au court métrage sont des aides à la production, les sommes restantes étant panachées aux différentes autres étapes dans des proportions similaires à 2019.

▲Top 5 Court métrage

NOUVELLE-AQUITAINE : 1 053 870 € (63 aides) / 16 728 € de moyenne
CORSE : 863 500 € (37 aides) / 23 338 € de moyenne
REUNION : 809 810 € (43 aides) / 18 833 € de moyenne
GRAND-EST : 806 500 € (44 aides) / 18 330 € de moyenne
BRETAGNE : 725 000 € (37 aides) / 19 595 € de moyenne

-19,4% des crédits : les nouveaux médias ont moins le vent en poupe

Mal appréhendés, mal fléchés ou pas priorisés en ces temps de soutien à l’ensemble de la filière, les Nouveaux médias est le genre qui enregistre le plus fort recul et ce, pour la seconde année consécutive avec 2,35 M€ de soutien (versus 2,91 l’année précédente, soit 19,4% de crédits en moins).

Pour ce genre, dans lequel notre étude intègre le transmédia, le web doc et la web fiction, 12 collectivités ont apporté un soutien dont le département de la Charente, de retour après une année blanche, et la Ville de Paris. Côté nouveaux venus, la Bourgogne s’impose facilement avec un budget de 33 000 € alloués à 3 projets alors que les Régions Martinique et Bretagne n’ont apporté aucun soutien.

Outre la baisse des crédits, il faut souligner la baisse des aides (-16% des projets) : la web fiction dégringole de près de 55% de ses crédits, le web doc progressant de 8,14%. 895 000 € sont alloués à des projets transmédia dont la définition est parfois imprécise.

Les plus belles progressions sont à mettre à l’actif des Pays de La Loire (+155,3%, 60 000 € pour 2 projets) et de la Réunion (+142,45%).

Bien que première collectivité de notre TOP 5, les Hauts-de-France réduisent de 25% leurs crédits en 2020 (713 500 € pour 28 projets), tout comme l’Ile-de-France (-28% à 553 700 €). Après avoir fortement investi en 2019, Grand-Est sort du TOP 5, réduisant de près de 70% ses crédits et passant de 31 à 11 projets soutenus.

▲Top 5 Nouveaux médias

HAUTS-DE-FRANCE : 713 500 € (28 aides) / 25 482 € de moyenne
ILE-DE-FRANCE : 553 700 € (10 aides) / 55 370 € de moyenne
PARIS : 200 000 € (20 aides) / 10 000 € de moyenne
AUVERGNE-RHONE-ALPES : 182 000 € (9 aides) / 20 222 € de moyenne
OCCITANIE : 172 000 € (7 aides) / 24 571 € de moyenne