La polarisation du territoire en « super-régions » - vocation première de la réforme territoriale mise en place en 2016 - est une nouvelle fois évidente à la lecture des données 2020 de notre analyse.
5 Régions assurent le peloton de tête avec une nette tendance à l’échappée. Inchangé depuis 2017, le trio de régions les plus impliquées en termes de nombre de projets soutenus et de budget se compose de l’Ile-de-France, les Hauts-de-France et la Nouvelle-Aquitaine. Avec des évolutions contrastées…
Loin devant, l’Ile-de-France affiche un budget total de 18,36 M€ (205 aides), encore en augmentation (+5,3% du montant, +27,3% du nombre de projets soutenus) entre 2019 et 2020. Notons toutefois que si les projets soutenus passent de 161 à 205, la moyenne de soutien baisse de 17,3% pour atteindre 89 563 €.
Le budget des Hauts-de-France est également en augmentation, passant de 8,82 à 9,47 M€ (+7,4%) pour un nombre d’aides en hausse, lui, de 23% (221 versus 272). La conséquence est évidente : -12,7% du montant moyen.
Alors que Grand-Est et Nouvelle-Aquitaine se tenaient dans un mouchoir de poche en 2019, cette dernière enregistre une baisse – légère - de son fonds de soutien (-2,8% à 7,98M€), une croissance du nombre d’aides (+9,2% et 292 aides) … pour une baisse de la moyenne d’aides (-17,1% à 27 358 €).
Provence-Alpes-Côte d’Azur, qui occupait le 5e rang dans notre étude 2020 (basée sur les données 2019), remonte d’un cran, Grand-Est la lui cédant. Côté chiffres, on note une quasi-stagnation du budget chez Grand-Est (+0,4% à 6 M€), une croissance du nombre de projets aidés (211, +12,2%) tandis que Provence-Alpes-Côte d’Azur affiche une nette augmentation de son fonds de soutien (+27% et 7,2 M€) et des aides (194 et +37,6%).
Il faut, tout comme avec les trois premières régions, souligner un recul de la moyenne des aides : -7,7% pour Provence-Alpes-Côte d’Azur et -10,5% pour Grand-Est.
Difficile d’évoquer un retour au saupoudrage, phénomène largement dépassé depuis la réforme territoriale mais bien plutôt une volonté – dans la période complexe d’arrêts des tournages – de soutenir l’effort de la filière.
Les 8 Régions présentant un fonds de soutien compris entre 2 et 5 M€ sont, par ordre décroissant : Bretagne (4,97 M€), Occitanie (4,78 M€), Réunion (4,64 M€), Auvergne-Rhône-Alpes (4,29 M€), Corse (3,47 M€), Pays de la Loire (2,7 M€), Centre-Val de Loire (2,38 M€) et Normandie (2,3 M€), auxquelles il convient d’ajouter la structure privée Auvergne-Rhône-Alpes Cinéma (3,46 M€).
2020 est une année d’augmentation quasi-générale de ces fonds, seule la Normandie marquant le pas en 2020 (-0,82%). Les progressions les plus fortes sont à mettre à l’actif de la Réunion (+64,5%), Pays de la Loire (+42,4%), Auvergne-Rhône-Alpes (+20,5%), Bretagne (+14,7%). Les autres collectivités poursuivent leur croissance dans des volumes de 2 à 9%.
Le seul département à proposer un fonds de soutien de 2 M€ demeure celui de la Charente. Avec un budget inchangé depuis 2019 (1,6 M€ en 2018), le département maintient son fort engagement avec un nombre plus réduit de projets soutenus (38 contre 45 l’année précédente) mais une moyenne en hausse à 52 632 € (+27,4%).
Dans nos éditions précédentes, la présence de plusieurs collectivités dont les fonds étaient compris entre 1 et 2 M€ méritait quelques lignes.
En 2020, seule la Région Bourgogne-Franche-Comté correspond à ce segment avec un budget de 1,68 M€, en progression de 11,6% (et déjà, +35% en 2017, +11,8% en 2018, +19,9% en 2019).
Si l’Euro-métropole de Strasbourg demeure immuable dans ses dotations à 840 000€, il faut noter les fortes augmentations des budgets de la Martinique (+138%) et de la Guyane (+94,45%). La Guadeloupe voit également ses crédits croître mais dans une moindre mesure (+4,2%).
A noter que la Ville de Paris, avec 520 000 €, passe également la barre arbitraire des 500K€, en hausse de 23,8%.
En 2020, 11 collectivités ont abondé à moins de 500 000 € leurs fonds de soutien et il s’agit toutes de départements ou de villes. Comme évoqué en préambule, le département des Alpes-Maritimes et la Ville de Nice n’ayant pas ouvert de commissions en 2020 sont absents de cette étude.
A l’inverse, il faut saluer le retour de la Sarthe dans le paysage des fonds, avec 1 projet soutenu pour 4 000€ de dotations.
Le plus fort recul est à mettre à l’actif de la Charente Maritime (-21,8% à 389 000€) et de la Seine Saint-Denis (-11,76%). A l’inverse, la Gironde passe de 90 à 150K€ (+66,7%), la Dordogne bondit de 55,6% et la métropole Aix-Marseille Provence/Conseil de territoire du Pays de Martigues enregistre une hausse de 55% !
Dans des proportions moins fortes, les collectivités en progression sont la Métropole de Toulouse (+8,12%), la Haute-Savoie (+33,33%) tandis que les Landes (-6,06%), le Lot-et-Garonne (-8,67%) baissent pour une nouvelle année leurs crédits. La Drôme reste stable à 300 000 €.